dimanche 27 janvier 2019

Déclaration pour un Totem libertaire et fertile

Puissé-je tendre à ce que la liberté soit réelle, celle des Individus de s'auto-organiser. Celle de promouvoir des processus de décision respectueux de l'autonomie de chacun et de notre Planète, la Biosphère.

Puissé-je tendre à ce que la culture soit plurielle, libérée de l'intérêt, et sous licence libre. Puissé-je contribuer à ce que tradition et spiritualité puissent être de telles libérations.

Puissé-je tendre au bonheur, notion qui ne peut être égoïste, mais qui procède aussi du bonheur d’autrui, comprenant de même les êtres vivants, la Nature.

Puissé-je contribuer à ce que croire ne soit pas le fait de nier la raison ni l'esprit critique ni la liberté de chacun de penser ou de croire à sa manière.

Comprenant la nécessité que chacun puisse suivre sa propre voie, puissé-je prôner la Liberté absolue de conscience, ne jamais juger l'être humain que je croie dans l'erreur, tout en demeurant libre de critiquer toute philosophie ou religion quelle qu’elle soit.

Puissé-je tendre au bonheur et à la fête des âmes, choses que les Anciens païens antiques ont dit plaire aux dieux. Chacun avait son propre dieux mais ils se retrouvaient pour concourir aux fêtes profanes et sacrées dans cet esprit de confraternité. Puissé-je tendre aux spontanéités que sont la joie, la danse, le chant, toutes expressions de fraternité naturelles. Tout ce que l’on retrouve chez ceux qui croient encore aux Esprits et dansent librement dans les célébrations des forces de la vie.

Puissé-je défendre la liberté de tout Individu contre la contrainte, l'autorité, la peur, contre l'attachement à la lettre qui renie l'esprit et prétend imposer une loi à toute l’humanité.

Puissé-je ainsi retrouver l'Œil du Cœur et l'Oreille de la Terre selon les termes lakotas, dans les valeurs et les symboles fluides des Visions holistiques archaïques, telles que celles du totémisme ou de l'animisme. Puissé-je ainsi reconnaître la Terre-Mère comme celle qui nous nourrit et que nous devons respecter et protéger, sauver de la loi autoritariste et capitaliste du pillage égoïste.

Puissé-je tendre à une vie signifiante selon les symboles universels des plus Anciens ; ceux-ci contemplaient et honoraient, par une vie simple et par une gestion réfléchie et mesurée, les dons de la Nature, et le possible que chacun soit libre d’apporter aux autres.

Puissé-je chercher dans les symboles non pas ce qui oppose ni suscite un mental frustré, mais ce qui est paix et harmonie, ce qui est grâce et amour.

Et d'être ceci ou cela est une affaire de liberté ou de spiritualité, puissé-je respecter cette liberté entière des autres.

Être païen, ce n'est ni un droit du sang ni du sol, mais la possible réception de valeurs oubliées ou menacées, qui que l’on soit et qu’elles qu’elles soient, issues, par exemple, des Éléments qui nous entourent, de la Vision qu’on reçoit soi-même, valeurs que les religions et le Capital ont décidé d'empêcher pour nous contraindre individuellement en nous opposant les uns les autres et en niant valeurs et libertés, et en niant tout respect des autres, toute autonomie et toute liberté.

Mais on n'empêche pas un Esprit. Pas un Esprit. Ni la sincérité qui provient du cœur. Quand cet esprit (humain ou non), croit au bonheur, à l'Âme universelle du cosmos, à la Diversité, à la liberté de chacun, et à la Fête qui unit à la fois la joie des âmes et des corps, qui procède à l'union joyeuse des instincts et des idéaux.

Ô Idéaux de générosité, puisé-je tendre à vous. Chacun suit son chemin ; que, dans un cœur serein et heureux de cela, nous nous retrouvions, banquetions et fêtons, avec toasts, poèmes, danses, musiques et tambours, dans l'autonomie culturelle et sociale, toutes choses qui plaisent, je vous le dis, à toute forme de vie formant notre univers et cette vie.

Que je ne veuille rechercher la libération dans l'au-delà, mais à travers un Idéal de liberté et de poésie présentes, dans un présent que je reçoive d’un Œil neuf.

Jamais je n’accepterai pour moi en tous cas la règle de ceux qui disent avoir raison, qui parlent au nom de Dieu pour dire qu’Il ou qu'ils ont raison sur tous les autres, car ceci n’est pour moi que leur loi à eux et non la mienne. Que cette dernière puisse être loi d’amour, d’harmonie, de diversité. De même, jamais je n’accepterai la règle de l’obéissance faite pour nous obliger à subir les décisions des autres ou le pouvoir des autres, qui, en vrai, sont aveuglés, sensibles à leur seul pouvoir et non aux Êtres ni aux Choses.

Car il existe un Idéal. Et sont des Idéaux. Qui reconnaissent l’Individu dans sa liberté, qui sont en quête d’Entraide, d’Autonomie, de préserver notre sens spontané de société authentique, de volonté d'agir ensemble sans dirigeants mais par commune entente, et qui se relient à l’amour de fertiliser la Terre et cette vie. Décidons horizontalement de nos propres affaires en commun, à la manière des plus anciennes populations autochtones, à la manière des anarchistes-communistes et de la Volte chantée par Damasio. À la manière des Temps Heureux de Paul Paillette et des promesses de Demain.

Cultiver la poésie, la fluidité des images, la multiplicité des sens, c'est ouvrir nos esprits à d'autres Dimensions. C’est l’art du Voyant antique, nomade errant aux grâces des feuilles ou grains de sable, que de devenir comme ces Choses infimes au sein du Grand Tout, parcelles immenses du Grand Tout lui-même, et de quêter les sens, les significations, sans ni les imposer ni les restreindre. Et de s’ouvrir en grand au beau milieu des mondes.

Contempler l'idée que la Nature reviendra dans sa majesté, comme quand les Êtres humains rares participaient tous d’elle, en vivant dans la grâce exquise des symboles amoureux, des agirs spontanés, n'opposant pas le profane objectif au sacré subjectif.

Alors nous aurons librement sur nos corps de l'ocre rouge nous reliant au don de la Terre, au grand Chemin des générations où marchent toutes les espèces. Nous aurons chacun librement comme nos propres symboles sur nos nous-mêmes où à nos yourtes, pour embellir cette vie librement. Et nous pourrons alors danser au joyeux son des tambours chthoniens. Quand les Indiens lakotas s’infligent des souffrances durant la Danse du Soleil, cela n’a rien de morbide à leurs yeux mais c’est leur don vital aux autres. Ils disent que dans ce monde notre corps est notre seule richesse que nous pouvons offrir véritablement. - Nous pourrons offrir librement du moins quelque chose de vrai de nous-même, chose en vrai notre seule richesse, l’offrir à ce et ceux qui nous entourent, pour le renouvellement cyclique, oui notre moi dansant, souffrant, est notre seule richesse en ce monde, avec cet esprit de la quête et de la grâce. Mais nos veines sont pleines, elles, de volonté.

Et qu’est-ce que l’Homme ? Mais ce n’est qu’un animal rampant dans l’Univers. Un apprenti-sorcier qui oublie la sagesse et la mesure. Mais reconnaître que nous ne sommes que ver, c’est déjà luire la lumière, la lumière infinie.

Tout sera vibration hopie ou encore exégèse druidique contemplative et spirituelle des jeux de langages puisant aux sources vives des Éléments et autres formes de vie.

Je vous le dis, le monde n'est pas pour limiter l'Individu, ni pour l’uniformiser, car ce n'est pas la contrainte ni la force ni quelque loi issue du Mental ou de la négation de l’Être Humain ou de la Nature qui est une vérité profonde. La vérité, même si nul ne peut dire celle d’autrui, ne peut être opposé à la profondeur humaniste et universelle, ni à l'harmonie en soi comme avec la Nature, ni à la diversité vrai des Individus.

Quand la propriété arrache à la Terre une opulence sans raison, et une obéissance sans fond, qui font la misère mondiale ; quand une chape de plomb écrase lentement les Individus et les valeurs humanistes ; quand l’autorité promeut l’esprit de conflit… ô combien, sous cette chape mortifère qui épuise l’Homme et la Terre, n’aspirent, au fond d’eux-mêmes, qu’à la Beauté ; alors un jour on en voit se Lever pour des valeurs généreuses qu’on prétendait mortes.

Un temps viendra où le déséquilibre cessera de lui-même, car c'est la loi de l'Équilibre que de se réguler lui-même, loi qui rétablira dans leur splendeur la Nature et la Liberté, et la Contemplation, la Grâce intime qui nous unit potentiellement.

dimanche 6 janvier 2019

Langues construites et idéomondes sous licence libre

J’ai eu envie de construire des langues sous licence libre, et vous trouverez à la fin du présent article le lien pour les télécharger.

Cela peut sembler vain ou bizarre d'inventer un langage, mais bien d’autres que moi le font pour diverses raisons. Une langue construite peut ainsi servir soit de langue pratique pour des échanges internationaux sur une base neutre, comme l’espéranto ; soit pour servir de cadre ou d'appui à une fiction ; soit pour permettre une révélation spirituelle, comme dans le cas du baleybelen ; soit pour ressusciter une langue minoritaire qui a cessé d'être parlée depuis longtemps (ex. le cornique) ; soit encore afin d’explorer les possibilités du langage. Ces différentes raisons ne sont pas nécessairement exclusives entre elles.

En ce qui me concerne, je pense nourrir ainsi un jour une fiction que j’écrirai peut-être, en effet j'envisage les langues que je construis dans un contexte culturel imaginaire, voire dans un autre monde que le nôtre (ce qu’on appelle un idéomonde).

D’une manière générale, dans l'histoire des faits sociaux, la manifestation d'une langue qui semble méconnue ou incompréhensible renvoie à l'expression d'un indicible qui échappe à la raison. (Mais un tel indicible n'est pas forcément opposé à celle-ci si l'on comprend qu'elle est le remède à la superstition.) L'objet disons "métaphysique" de la langue construite peut être par exemple la quête artistique ou formelle de la beauté. Quoiqu'il en soit, le contenu supposé signifiant d'une telle langue évoque un absolu qui échappe au langage ordinaire.

Il se trouve malheureusement que, dans les sociétés de masse modernes, le langage ordinaire a perdu toute une part légendaire et familière. En effet, les lettrés ont si amplement latinisé le français qu'il en a perdu sa liberté de composer des mots à partir de ses monèmes. En outre, la conversion au christianisme aura supprimé la part sacrée que pouvaient évoquer un certain nombre de mots. J’y reviendrai peut-être… Bref, c'est tout un monde de légendes qui a dû disparaître à force de reniements, une vision plus fluide s'en est allée, une possibilité d'exprimer et de lier l'homme à l'environnement, à peindre les légendes de la vie et des gestes quotidiens.

Et je dirais que, dans ce monde dit moderne, où la raison est artificiellement opposée à l’irrationnel, où le purement utilitaire hiérarchisé est opposé à une poésie ou une humanité plus naturelles et fraternelles, il devient nécessaire d’imaginer, de s’évader, de pouvoir dire un autre monde, un monde où nous pourrions rester nomades et poètes, maîtres de notre culture, acteurs, et non plus simples rouages aveugles et anonymes d'une culture uniforme et propriétaire.

Il y faut peut-être alors à cela un idéomonde qui respecte quelques conditions :

- Il est sous licence libre, afin que tous puissent librement l'utiliser ou le modifier, afin que rien ne soit une entrave à la création, mais que cela favorise la libération de celle-ci. (Le lecteur se renseignera au sujet des licences libres, ex. sur Wikipedia.)

- Il cosmologiquement ouvert à tout ajout, afin que tous puissent librement contribuer à l'enrichir par leur imaginaire.

- Il valorise, du point de vue fictif, diégétique, une valeur holistique et cosmogonique de complétude, de totalité, d'harmonie dans la diversité, ce qui laisse à chaque chose une place comparable, sans hiérarchiser entre elles ces choses ; mais bien sûr les principes moraux, eux, peuvent demeurer parfaitement opposés (ce ne sont pas des genres de personnes qui sont éventuellement "mauvais" mais ce pourquoi elles se mobilisent).

- Il valorise, toujours diégétiquement, des sociétés organisées libres et égalitaires, et ne promeut pas un tableau élitaire ou bien antagoniste.

(Eh bien je crois qu'un tel idéomonde est plutôt le contraire de l'Arda de Tolkien, même s'il faut préciser que Tolkien n'était pas fasciste.)

En attendant que je sois un jour éventuellement capable d'exprimer les bases d'un idéomonde libre, voici le lien des langues que j'ai commencé de créer, des langues distrayantes par rapport à notre quotidien parfois si prosaïque...
https://drive.google.com/drive/folders/1kakFic1RQbNiufHWwdSN_1RqXuuqcZLA

Éclore comme une lueur de la concorde universelle

Le secret est en toi qui est flamme même en la ténèbre. Quand une flamme demeure telle le soleil en l’aire obscure, quand elle traverse is...