mercredi 13 février 2019

Éclore comme une lueur de la concorde universelle

Le secret est en toi qui est flamme même en la ténèbre.
Quand une flamme demeure telle le soleil en l’aire obscure,
quand elle traverse isolément ces étendues lointaines,
ceci est un œil scient et aimant du cosmos pour tous les êtres.

Athée ou idolâtre, qu’importe, si l’on a au cœur l’idée fraternelle
et le respect de tous les êtres comme idée
dont le nectar assurément est l'immortalité
parce que recherche d’être pour soi et pour tous les autres,
en paix au fond de soi, et de bâtir l’espoir, valeur universelle.

Que j’adore une idole, un principe ou l’absence de déité,
chacun étant libre de son chemin, de sa quête,
si je n’y mêle nul ressentiment envers quiconque,
alors, d’une joie paisible et d’un cœur d’enfant radieux,
peut-être marcherai-je vers tes rayons d’amour,
vers toi, splendeur de chaque petit être,
dive lumière, même minuscule au sein de la nature.

Le dieu n’est peut-être pour moi qu’un geste ou qu'un sourire,
un instant fugitif et mouvant d’un seul don,
cela certes va plus vite que la pensée,
ce ne se peut être enfermé dans une recette,
mais c’est à vivre, si tu veux, comme possible dévotion
à être et à rester féal en l’idéal humain et naturel.

Partout sur terre diverses fleurs furent piétinées ;
je cherche un tel enseignement qui fut certes brûlé,
mais il se cache dans les quelques symboles à recueillir, à étudier,
joie d’en avoir les mains, les yeux tachés de cendres,
et d’enquêter, jour après jour, pour tenter de comprendre
tout ce qu’ils ont rêvé de généreux, nos si lointains prédécesseurs ;
et Sisyphe, de même, s’efforce de hausser son rocher,
gemme idéale guérissant.

Voilà, c’est une épreuve de la déesse ou bien du dieu ou de la vie,
que de pouvoir incarner soi-même lointainement un si beau vers,
la signifiance d’un symbole reliant tout à tout
a soudain éveillé, ouvert les mains et le regard,
ouvert la fleur pour témoigner de ce qui pourrait grandir l’humain.

Les venins attristent mais n’empoisonnent pas le cheval
qui va, guidé par son étoile du matin,
lui qui sait juguler en soi toute cause d’être mauvais
dont tout ressentiment,
par amour de vouloir s’élever soi-même,
et de se juguler soi-même pour accomplir la non-nuisance comme soleil vital.
Ainsi, cheval guidé par son étoile du matin,
être une personne qui devine comme don de soi son idée de soleil.

C’est en ce monde qu’il y a ces beautés dites le grand mystère,
sans formes cependant car répandues en mille choses,
comment reconnaître le visage aimé de l’esprit ?
Ce sera parce que le cœur devient don, paix, joie, harmonie,
une entraide abattant les murs,
une entraide qui dépasse les contradictions.

Il n’y a plus de mur ni de hiérarchie,
la confiance et le respect soient d’abord de par soi-même,
celui de soi, de tous les êtres humains,
de tous les êtres de la nature, et de la science et du cosmos.
Voilà rivière, étincelance où brille soudain la pureté.
La confiance d’un cœur ouvert ouvre les cœurs à la confiance.

Puisse mon rituel honorer la tradition antique
de nos premiers ancêtres,
puisse-t-il perpétuer l’équilibre cosmique,
renouveler la fécondité et l’harmonie,
puisse-t-il raviver la flamme qui a joie
d’être le don de soi
pour s’offrir en joie humble et belle à ce monde si grand.
Puisse mon geste gratuit alors
perpétuer généreux vraiment les dons de cette terre.

C’est une joie même de ramper en ver de terre
si c’est pour luire un instant le soleil.
Nul ne sait rien d’un roi de ce monde,
mais il est certes un idéal :
il offre par ses gestes les grains de l’avenir.

L’invitation par une quelconque divinité adogmatique
fait être plurielle la présence des totems.
Ainsi devenue vraie, par cette fête de partage plaisant aux dieux,
chaque personne porte son toast à qui ou quoi elle veut,
ainsi une concorde primordiale annonce l’avenir.

Tout cela qui, au banquet, concourt à la liberté de conscience,
les arts, les danses, la poésie, l’intellect, l’amitié, la culture,
tout cela coexiste bel et bien et fait la fête.

Alors se manifeste une joie simple, plurielle en ses formes,
amour d’une pluralité toute fraternelle par la pluralité,
où coexistent les mortels, les morts, les esprits, les divinités,
où coexistent les langages de toute la nature.

Joie fidèle et féale, chacun envers une quelconque tradition qui l’enchante,
de renouveler festivement, de toi, ô univers, les forces les plus belles.

Tant d’amour d’abord pour nous aider à marcher
selon tant et tant de générations.
Nos ancêtres savaient être tributaires des dons des sept directions du cosmos.
Ils observaient chaque espèce pour deviner quoi faire.
Oui chaque bourgeon ou chaque oiseau est une annonciation dans le concert universel.
Simplement ils ont su survivre, se tenir au centre des choses,
sachant égratigner oh si légèrement le sol aimé de l'existence.

Déséquilibre ni mauvaiseté ne sauraient être durables.
Demain à nouveau sera plénière la terre.
Les survivants auront renoué avec tout l’équilibre naturel.
Amour, respect universels seront les pas de chaque génération.
Tout comme dans un passé qui aida à marcher toujours en équilibre.
Ceux qui savaient vivre dans l’harmonie reconnaîtront alors leurs descendants
et nous serons réconciliés.

La grâce vraie nourrit de sa substance comme lait maternel.
Et le lait maternel de la terre, de la femme,
la bonté de ceux qui ne prélevaient que l’essentiel de cette terre,
en soi cela rayonne, il n’est que de l’éclore.

Ne dites pas que l’homme fut toujours mauvais.
Déséquilibre ni mauvaiseté ne sont durables pour la terre.
Car une flamme naît et c'est toi-même,
car une flamme naît, car une flamme naît
comme simplement ce qui naît pour donner.

Pour être, de tous les êtres frère ou sœur, et de qui que ce soit,
ainsi est enseignée cette fraternité cosmique par tous les éléments et les espèces.
Puisse cette pensée nous préserver d’y avoir quelque méchanceté ;
tout un chacun se trompe forcément un jour dans sa vie
mais l'erreur est le fait humain qu'il ne faut point rendre plus laid.

La majesté de la nature sera un jour renouvelée.
Vois cela, refuge magnifique, guidant ta barque aux liquides marées.
Glisser au fil de l'eau d'humilité
basse mais serve de l'éclat de lumière,
à cœur avoir ce culte des mystères dépassant l'époque, le temps,
cette chose indicible qui nous rend féconds et non pas destructeurs.

Justice, liberté, être humain, nature, objectivité
demeurent à chérir, les ailes à déployer, nid et monde à construire,
joie des égaux de décider sans obéir ni oublier.
La quête du plus beau se joue vraiment de toute appartenance.

dimanche 27 janvier 2019

Déclaration pour un Totem libertaire et fertile

Puissé-je tendre à ce que la liberté soit réelle, celle des Individus de s'auto-organiser. Celle de promouvoir des processus de décision respectueux de l'autonomie de chacun et de notre Planète, la Biosphère.

Puissé-je tendre à ce que la culture soit plurielle, libérée de l'intérêt, et sous licence libre. Puissé-je contribuer à ce que tradition et spiritualité puissent être de telles libérations.

Puissé-je tendre au bonheur, notion qui ne peut être égoïste, mais qui procède aussi du bonheur d’autrui, comprenant de même les êtres vivants, la Nature.

Puissé-je contribuer à ce que croire ne soit pas le fait de nier la raison ni l'esprit critique ni la liberté de chacun de penser ou de croire à sa manière.

Comprenant la nécessité que chacun puisse suivre sa propre voie, puissé-je prôner la Liberté absolue de conscience, ne jamais juger l'être humain que je croie dans l'erreur, tout en demeurant libre de critiquer toute philosophie ou religion quelle qu’elle soit.

Puissé-je tendre au bonheur et à la fête des âmes, choses que les Anciens païens antiques ont dit plaire aux dieux. Chacun avait son propre dieux mais ils se retrouvaient pour concourir aux fêtes profanes et sacrées dans cet esprit de confraternité. Puissé-je tendre aux spontanéités que sont la joie, la danse, le chant, toutes expressions de fraternité naturelles. Tout ce que l’on retrouve chez ceux qui croient encore aux Esprits et dansent librement dans les célébrations des forces de la vie.

Puissé-je défendre la liberté de tout Individu contre la contrainte, l'autorité, la peur, contre l'attachement à la lettre qui renie l'esprit et prétend imposer une loi à toute l’humanité.

Puissé-je ainsi retrouver l'Œil du Cœur et l'Oreille de la Terre selon les termes lakotas, dans les valeurs et les symboles fluides des Visions holistiques archaïques, telles que celles du totémisme ou de l'animisme. Puissé-je ainsi reconnaître la Terre-Mère comme celle qui nous nourrit et que nous devons respecter et protéger, sauver de la loi autoritariste et capitaliste du pillage égoïste.

Puissé-je tendre à une vie signifiante selon les symboles universels des plus Anciens ; ceux-ci contemplaient et honoraient, par une vie simple et par une gestion réfléchie et mesurée, les dons de la Nature, et le possible que chacun soit libre d’apporter aux autres.

Puissé-je chercher dans les symboles non pas ce qui oppose ni suscite un mental frustré, mais ce qui est paix et harmonie, ce qui est grâce et amour.

Et d'être ceci ou cela est une affaire de liberté ou de spiritualité, puissé-je respecter cette liberté entière des autres.

Être païen, ce n'est ni un droit du sang ni du sol, mais la possible réception de valeurs oubliées ou menacées, qui que l’on soit et qu’elles qu’elles soient, issues, par exemple, des Éléments qui nous entourent, de la Vision qu’on reçoit soi-même, valeurs que les religions et le Capital ont décidé d'empêcher pour nous contraindre individuellement en nous opposant les uns les autres et en niant valeurs et libertés, et en niant tout respect des autres, toute autonomie et toute liberté.

Mais on n'empêche pas un Esprit. Pas un Esprit. Ni la sincérité qui provient du cœur. Quand cet esprit (humain ou non), croit au bonheur, à l'Âme universelle du cosmos, à la Diversité, à la liberté de chacun, et à la Fête qui unit à la fois la joie des âmes et des corps, qui procède à l'union joyeuse des instincts et des idéaux.

Ô Idéaux de générosité, puisé-je tendre à vous. Chacun suit son chemin ; que, dans un cœur serein et heureux de cela, nous nous retrouvions, banquetions et fêtons, avec toasts, poèmes, danses, musiques et tambours, dans l'autonomie culturelle et sociale, toutes choses qui plaisent, je vous le dis, à toute forme de vie formant notre univers et cette vie.

Que je ne veuille rechercher la libération dans l'au-delà, mais à travers un Idéal de liberté et de poésie présentes, dans un présent que je reçoive d’un Œil neuf.

Jamais je n’accepterai pour moi en tous cas la règle de ceux qui disent avoir raison, qui parlent au nom de Dieu pour dire qu’Il ou qu'ils ont raison sur tous les autres, car ceci n’est pour moi que leur loi à eux et non la mienne. Que cette dernière puisse être loi d’amour, d’harmonie, de diversité. De même, jamais je n’accepterai la règle de l’obéissance faite pour nous obliger à subir les décisions des autres ou le pouvoir des autres, qui, en vrai, sont aveuglés, sensibles à leur seul pouvoir et non aux Êtres ni aux Choses.

Car il existe un Idéal. Et sont des Idéaux. Qui reconnaissent l’Individu dans sa liberté, qui sont en quête d’Entraide, d’Autonomie, de préserver notre sens spontané de société authentique, de volonté d'agir ensemble sans dirigeants mais par commune entente, et qui se relient à l’amour de fertiliser la Terre et cette vie. Décidons horizontalement de nos propres affaires en commun, à la manière des plus anciennes populations autochtones, à la manière des anarchistes-communistes et de la Volte chantée par Damasio. À la manière des Temps Heureux de Paul Paillette et des promesses de Demain.

Cultiver la poésie, la fluidité des images, la multiplicité des sens, c'est ouvrir nos esprits à d'autres Dimensions. C’est l’art du Voyant antique, nomade errant aux grâces des feuilles ou grains de sable, que de devenir comme ces Choses infimes au sein du Grand Tout, parcelles immenses du Grand Tout lui-même, et de quêter les sens, les significations, sans ni les imposer ni les restreindre. Et de s’ouvrir en grand au beau milieu des mondes.

Contempler l'idée que la Nature reviendra dans sa majesté, comme quand les Êtres humains rares participaient tous d’elle, en vivant dans la grâce exquise des symboles amoureux, des agirs spontanés, n'opposant pas le profane objectif au sacré subjectif.

Alors nous aurons librement sur nos corps de l'ocre rouge nous reliant au don de la Terre, au grand Chemin des générations où marchent toutes les espèces. Nous aurons chacun librement comme nos propres symboles sur nos nous-mêmes où à nos yourtes, pour embellir cette vie librement. Et nous pourrons alors danser au joyeux son des tambours chthoniens. Quand les Indiens lakotas s’infligent des souffrances durant la Danse du Soleil, cela n’a rien de morbide à leurs yeux mais c’est leur don vital aux autres. Ils disent que dans ce monde notre corps est notre seule richesse que nous pouvons offrir véritablement. - Nous pourrons offrir librement du moins quelque chose de vrai de nous-même, chose en vrai notre seule richesse, l’offrir à ce et ceux qui nous entourent, pour le renouvellement cyclique, oui notre moi dansant, souffrant, est notre seule richesse en ce monde, avec cet esprit de la quête et de la grâce. Mais nos veines sont pleines, elles, de volonté.

Et qu’est-ce que l’Homme ? Mais ce n’est qu’un animal rampant dans l’Univers. Un apprenti-sorcier qui oublie la sagesse et la mesure. Mais reconnaître que nous ne sommes que ver, c’est déjà luire la lumière, la lumière infinie.

Tout sera vibration hopie ou encore exégèse druidique contemplative et spirituelle des jeux de langages puisant aux sources vives des Éléments et autres formes de vie.

Je vous le dis, le monde n'est pas pour limiter l'Individu, ni pour l’uniformiser, car ce n'est pas la contrainte ni la force ni quelque loi issue du Mental ou de la négation de l’Être Humain ou de la Nature qui est une vérité profonde. La vérité, même si nul ne peut dire celle d’autrui, ne peut être opposé à la profondeur humaniste et universelle, ni à l'harmonie en soi comme avec la Nature, ni à la diversité vrai des Individus.

Quand la propriété arrache à la Terre une opulence sans raison, et une obéissance sans fond, qui font la misère mondiale ; quand une chape de plomb écrase lentement les Individus et les valeurs humanistes ; quand l’autorité promeut l’esprit de conflit… ô combien, sous cette chape mortifère qui épuise l’Homme et la Terre, n’aspirent, au fond d’eux-mêmes, qu’à la Beauté ; alors un jour on en voit se Lever pour des valeurs généreuses qu’on prétendait mortes.

Un temps viendra où le déséquilibre cessera de lui-même, car c'est la loi de l'Équilibre que de se réguler lui-même, loi qui rétablira dans leur splendeur la Nature et la Liberté, et la Contemplation, la Grâce intime qui nous unit potentiellement.

dimanche 6 janvier 2019

Langues construites et idéomondes sous licence libre

J’ai eu envie de construire des langues sous licence libre, et vous trouverez à la fin du présent article le lien pour les télécharger.

Cela peut sembler vain ou bizarre d'inventer un langage, mais bien d’autres que moi le font pour diverses raisons. Une langue construite peut ainsi servir soit de langue pratique pour des échanges internationaux sur une base neutre, comme l’espéranto ; soit pour servir de cadre ou d'appui à une fiction ; soit pour permettre une révélation spirituelle, comme dans le cas du baleybelen ; soit pour ressusciter une langue minoritaire qui a cessé d'être parlée depuis longtemps (ex. le cornique) ; soit encore afin d’explorer les possibilités du langage. Ces différentes raisons ne sont pas nécessairement exclusives entre elles.

En ce qui me concerne, je pense nourrir ainsi un jour une fiction que j’écrirai peut-être, en effet j'envisage les langues que je construis dans un contexte culturel imaginaire, voire dans un autre monde que le nôtre (ce qu’on appelle un idéomonde).

D’une manière générale, dans l'histoire des faits sociaux, la manifestation d'une langue qui semble méconnue ou incompréhensible renvoie à l'expression d'un indicible qui échappe à la raison. (Mais un tel indicible n'est pas forcément opposé à celle-ci si l'on comprend qu'elle est le remède à la superstition.) L'objet disons "métaphysique" de la langue construite peut être par exemple la quête artistique ou formelle de la beauté. Quoiqu'il en soit, le contenu supposé signifiant d'une telle langue évoque un absolu qui échappe au langage ordinaire.

Il se trouve malheureusement que, dans les sociétés de masse modernes, le langage ordinaire a perdu toute une part légendaire et familière. En effet, les lettrés ont si amplement latinisé le français qu'il en a perdu sa liberté de composer des mots à partir de ses monèmes. En outre, la conversion au christianisme aura supprimé la part sacrée que pouvaient évoquer un certain nombre de mots. J’y reviendrai peut-être… Bref, c'est tout un monde de légendes qui a dû disparaître à force de reniements, une vision plus fluide s'en est allée, une possibilité d'exprimer et de lier l'homme à l'environnement, à peindre les légendes de la vie et des gestes quotidiens.

Et je dirais que, dans ce monde dit moderne, où la raison est artificiellement opposée à l’irrationnel, où le purement utilitaire hiérarchisé est opposé à une poésie ou une humanité plus naturelles et fraternelles, il devient nécessaire d’imaginer, de s’évader, de pouvoir dire un autre monde, un monde où nous pourrions rester nomades et poètes, maîtres de notre culture, acteurs, et non plus simples rouages aveugles et anonymes d'une culture uniforme et propriétaire.

Il y faut peut-être alors à cela un idéomonde qui respecte quelques conditions :

- Il est sous licence libre, afin que tous puissent librement l'utiliser ou le modifier, afin que rien ne soit une entrave à la création, mais que cela favorise la libération de celle-ci. (Le lecteur se renseignera au sujet des licences libres, ex. sur Wikipedia.)

- Il cosmologiquement ouvert à tout ajout, afin que tous puissent librement contribuer à l'enrichir par leur imaginaire.

- Il valorise, du point de vue fictif, diégétique, une valeur holistique et cosmogonique de complétude, de totalité, d'harmonie dans la diversité, ce qui laisse à chaque chose une place comparable, sans hiérarchiser entre elles ces choses ; mais bien sûr les principes moraux, eux, peuvent demeurer parfaitement opposés (ce ne sont pas des genres de personnes qui sont éventuellement "mauvais" mais ce pourquoi elles se mobilisent).

- Il valorise, toujours diégétiquement, des sociétés organisées libres et égalitaires, et ne promeut pas un tableau élitaire ou bien antagoniste.

(Eh bien je crois qu'un tel idéomonde est plutôt le contraire de l'Arda de Tolkien, même s'il faut préciser que Tolkien n'était pas fasciste.)

En attendant que je sois un jour éventuellement capable d'exprimer les bases d'un idéomonde libre, voici le lien des langues que j'ai commencé de créer, des langues distrayantes par rapport à notre quotidien parfois si prosaïque...
https://drive.google.com/drive/folders/1kakFic1RQbNiufHWwdSN_1RqXuuqcZLA

vendredi 14 décembre 2018

Enjeux fondamentaux de société, avenir des valeurs universelles

Autogestion et sociétés traditionnelles, viabilité moderne du contrat social anarchiste

Dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs, la gestion (la gestion des ressources comprenant la définition des buts et des moyens, la répartition des tâches, etc.) repose sur des modalités de discussions ouvertes et de décisions collectives sans enjeux de pouvoirs. Si, dans ce cadre, le charisme individuel distingue parfois les volontés, il ne permet pas de décider des affaires d'autrui, car les modalités de décision ne reposent pas sur la prédominance d'un individu sur un autre, mais sur l'examen collectif.

Je fais référence, par exemple, à l'usage du bâton de parole en Amazonie ; au fait que les Esquimaux ignoraient toute autorité (assimilant celle des Blancs à l'ilara, le charisme de la personne âgée). — Bien des sociétés agricoles ou pastorales aussi avaient initialement ou ont encore leurs espaces de discussion libre et d'autogestion des affaires locales, conseils traditionnels de discussion ouverte et de décision collective ; d'où demeurent à ce jour notamment ceux de Kabylie appelés 3arch. Et, dans le célèbre Printemps Noir de 2001, ces 3arch ont permis à la révolte d'être structurée. Ce type de conseil fut aussi le cas des Sioux Lakota. (Selon certaines études, avant l'arrivée des Blancs en Amérique, ces Autochtones auraient été agriculteurs près des Grands Lacs.) Dans les Plaines, si leur société était celle d'une méritocratie masculine, du moins tous les individus masculins pouvaient s'y hausser par leurs propres mérites, et, au sein même de la vie siouse, cela correspond bien plus à une mise en communauté des décisions plutôt qu'à une structuration décisionnaire hiérarchisée.

Je ne développe même pas les exemples attestés dans l'histoire de républiques anarchistes, qui, sans recours à la contrainte, surent porter un contrat social non léonin mais très avantageux pour tous, et stable, et qui ne reculèrent que parce que combattues par des armadas ; mais ces exemples prouvent la viabilité en soi de l'auto-organisation transposée à l'échelle des sociétés modernes.

Les anarchistes prônent pour cela la liberté d'association et donc de contrat social, l'autonomie des individus et des groupes, une réelle organisation sans hiérarchie (autogestion ou gestion directe), le fédéralisme anarchiste notamment par secteur ou par ensemble géographique, et le mandat impératif. Toute la culture anarchiste est fondamentalement attentive à la meilleure structuration des processus décisionnels, c'est-à-dire sur l'égalité et la liberté pratiques et actives, notamment d'association, sur la discussion libre, sur la recherche du consensus, et sur le mandat impératif qui n'autorise un représentant qu'à être fidèle à son engagement envers son groupe.

Puisque c'est la structure sociale qui produit un type de décisions, la structure sociale est bien plus déterminante que ces décisions proprement dites. Un mouvement de « contestation sociale » même partiellement oublieux de ces questions structurelles si essentielles est donc parfaitement vain. Et c'est une agitation trompeuse (fut-elle enfin récréative) que de critiquer des décisions ou les personnes qui les prennent sans oser repenser la structure sociale même.

Dans les sociétés dites archaïques, de tels cercles de discussion et de décisions autonomes de groupes entiers reposent tous sur des principes de discussion ouverte, de recherche du consensus, de décision collective. Ce sont les fondements véritables de toutes ces civilisations. C'est pour cela que ces sociétés libertaires traditionnelles ont pu durablement gérer l'environnement avant qu'elles ne fussent éventuellement compromises par l'arrivée de notre propre "civilisation" hiérarchisée.

Elles ont pu le faire parce que leur structuration sociale libertaire et les modalités de décisions qui en découlent engendraient mécaniquement des décisions favorables à l'intérêt de tous et conformes aux enjeux environnementaux. Ainsi par exemple les Esquimaux étaient-ils capables de planifier par consensus y compris les naissances. Jared Diamond, dans son essai Effondrment – Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, 2005, montre (en fin de la seconde partie de cet ouvrage) que les habitants de Tikopia ont pu, grâce à leur structure sociale libertaire, débattre d'une question difficile et avoir le courage de prendre et d'appliquer les bonnes décisions (en l'occurrence abattre tous les porcs qui, pourtant, étaient signe de prestige social, mais qui détruisaient l'environnement).

Je parle ici surtout de sociétés traditionnelles relativement limitées en importance géographique ou démocraphique, mais gardons à l'esprit que rien n'empêche une société d'échelle bien plus vaste de se fédérer librement de manière libertaire, et de mieux fonctionner ainsi, comme ce fut par exemple le cas d'une grande partie de l'Espagne en 1936).


Dans toute hiérarchie germe et croît l'iniquité de classe

Bien au contraire, dans les sociétés de masse de notre civilisation dite moderne, 1/ il n'y a pas de liberté d'être ou non parti-prenant du contrat social (ex. on ne peut se soustraire au pouvoir régalien ni à la propriété, par l'effet des monopoles économiques, monétaires, banquiers, territoriaux, légaux, propriétaires, régaliens, etc.), 2/ les décisions intéressant la société sont le fruit d'une élite de fait qui n'a aucune obligation de respecter le moindre programme ni de rendre comptes des décisions (l'élu n'a aucun compte à rendre et exerce son mandant comme il l'entend, quand à l'actionnaire...). Je crois même que le mandat impératif qui le permettrait n'est pas autorisé par la constitution française. Au final, on voit bien que la démocratie représentative n'est de facto pas du tout structurée dans l'intérêt commun, mais dans l'intérêt des élites mêmes. Or nous devons bien inister sur le fait que ce ne sont ni les hommes ni les lois qui sont éventuellement mauvais mais les conditions légales dans lesquelles sont prises les décisions, c'est-à-dire les modalités de ces dernières.

L'élu est en outre de facto un privilégié, il a des droits que d'autres n'ont pas du seul fait par exemple des avantages dont il jouit. Surtout, nonobstant le respect des lois, il a essentiellement le droit de décider comme il lui semble et sans avoir besoin d'en rendre compte. Or c'est humain, et par conséquent moralement excusable, que quiconque soit ainsi promu au-dessus du commun des mortels finisse par s'identifier à une « classe supérieure », même sans oser encore l'avouer publiquement. Il n'est que de voir comme la très grande majorité des célébrités ne s'invitent couramment qu'entre elles, et n'ont soucis que de leurs pairs.

(Pour prendre un simple exemple : ce journaliste sahoudien assassiné devait être suffisamment célèbre pour que son assassinat déclenchât l'indignation internationalement médiatisée contre le prince sahoudien qui ordonna ce crime lâche. Mais je crois bien que très peu d'instants télévisés aient jamais été consacrés aux innombrables victimes innocentes publiquement décapitées au sabre dans le même royaume au nom du comportement modèle prôné par le Coran.)

Ainsi, pour en revenir aux élites, du fait de leur condition qui semble extraordinaire, elles mènent (en bonne logique) leur propre train en oubliant la « base » réduite à leur simple soutien. Et l'être humain de « base », c'est-à-dire celui que la structure sociale hiérarchisée a réduit à n'être qu'un simple quidam, n'existe-t-il jamais pour l'élite que comme simple moyen de sa puissance, et ce, transitoirement, momentanément, circonstanciellement. Et si parfois les manants osent se rappeler trop bruyamment aux demi-dieux, ces derniers trouveront cela inapproprié sinon vulgaire. Voyez où l'on en est.

Allons plus loin : l'homme politique, porté aux nues par la crédulité des supporters, finit tôt ou tard par accorder à son tour le plus de crédit aux dires des plus puissants que lui. Il se montrera fatalement plus intraitable avec ses subordonnés, et bien plus perméable aux arguments des plus hauts placés que lui, au point de céder à leurs vues et à leurs demandes, et d'oublier les promesses qu'il accordât aux populations. On n'explique pas autrement que l'état renonce ainsi son pouvoir entier aux multinationales. L'on n'a plus guère les pieds sur terre à force de regarder en l'air. Ces gouvernants doivent imaginer qu'en créant des groupes surpuissants ils valorisent le pays ? (D'ailleurs, en Europe, plus une entreprise est grosse, moins elle paie d'impôt.) Je ne saurais en être certain, mais je ne vois pas d'autre explication à cette espèce d'abdication, de collaboration, de sape, de sabotage de toute idée de république, quand on sait à quels esclavages et quelles défortestations se livrent en conciliabules opaques ces mêmes multinationales dans le monde, et que les cent plus grandes multinationales sont par exemple à elles seules responsables de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. (Attac a notamment dénoncé le fait que l'augmentation des rejets de gaz à effet de serre était le fait des entreprises du CAC40, voir Le Monde, 20 janvier 2019.)


Mais repensez donc la structure sociale elle-même, au lieu de courrir derrière ses effets

Mais, pour en revenir à la « contestation sociale » telle qu'elle s'exprime actuellement, elle n'a pas assez cette lucidité pourtant indispensable de repenser la structure sociale. Or il est trop facile, bien trop simpliste, de simplement condamner des décisions et des individus, fussent-ils même tout opposés à l'intérêt de tous.

(Certes, le Capital détruit les ressources naturelles et ses décisionnaires vouent toute l'humanité aux plus terribles malheurs, lesquels ne manqueront pas d'arriver du fait du pillage et de la destruction, par ce même Capital, de toutes les ressources naturelles. Ils ont en cela une responsabilité morale. Mais enfin, un jugement seulement moral n'a pas l'importance d'une restructuration sociale qui puisse mettre fin au pouvoir comme au Capital en tant que modes de fonctionnement sociétal.)

Et condamner moralement les décisions ou leurs auteurs n'apporte rien, puisque ces phénomènes sont simplement le fruit, le résultat proprement dit, de la structure décisionnelle (la structure de gestion collectivement appliquée, la forme même de la république). Il est inepte et même pathologique, de se contenter de critiquer des personnalités ou de contester simplement des décisions, quand ces personnes ainsi que les grandes décisions seraient bien autres si la structure sociale elle-même était toute différente. Pathologique, d'oublier systématiquement de considérer cette même structure sociale inadaptée, quand c'est précisément elle qui engendre mécaniquement tant de décisions inapropriées à l'intérêt commun. Et c'est au contraire un devoir que de mettre l'accent premier sur la structuration des processus de décision : « Qui décide, À quel niveau et Comment… », afin qu'elles soient engendrées de manière conforme à l'intérêt de tous.

Mais d'aucuns croient naïvement que c'est au public d'abord (et donc au public seul) de « sauver la planète » à l'aide des petits riens de tous les jours, ces petits choix très limités, si pauvres en prérogatives comme en effets, de consommation individuelle, quand c'est sa direction entière qu'il faudrait abolir, quand ce sont les grandes décisions dont il faudrait structurer tout autrement le cadre même.

Juger moralement autrui n'a réellement aucun intérêt, puisque l'origine du problème et son remède sont précisément la structure sociale de la décision.


De pouvoir ou non dialoguer

Il est vrai que l'autogestion n'est possible que dans le partage d'un intérêt commun et d'une même condition des intéressés. Cela suppose entre autres, comme on l'a dit, la liberté entière d'association, c'est-à-dire de contrat social. Cela suppose que des enjeux ne soient pas captés et opposés entre les uns et les autres. Ente autres, il y faut l'abolition du pouvoir et de la propriété.

Notons d'ailleurs que la liberté d'association concernant le contrat social est dans l'intérêt de tous les individus en fait, y compris ceux qui appartiennent actuellement aux élites : n'est-ce pas l'humanité dans son ensemble qui est actuellement prisonnière d'un monde de plus en plus cruel, qui tourne le dos à tout ce qui fait réellement un être humain ? N'est-ce pas que l'intérêt de notre espèce est de garantir un monde demeurant viable pour nos futurs descendants ? Tout individu sensé veut naturellement apporter « sa pierre à l'édifice ». Il y a une part vraiment généreuse essentielle en l'immense majorité des individus, et elle ne demande qu'à éclore. Le pouvoir sert simplement à empêcher cette volonté de s'assembler pour agir. Même les élites peuvent comprendre que le principe d'humanité est une meilleure structuration des modalités et des processus de décision pour que les décisions soient sincèrement dans l'intérêt commun, qu'il s'agisse d'un village, d'une région, d'un secteur d'activité, voire de notre espèce. Songeons que sans amour, nous n'aurions jamais existé, et que nous sommes redevables de générosité envers nos descendants.

Et c'est un bien, que de pouvoir, entre individus, discuter et critiquer de toute chose, dans une démarche constructive et sans a priori. Une discussion ouverte est vraiment un des moyens essentiels d'une construction collective qui puisse s'affranchir de la domination. Et une société authentiquement communiste (au sens anti-autoritaire) doit évidemment reposer notamment sur ce principe de discussion ouverte. Que nul ne soit considéré comme un ennemi du seul fait de n'être pas d'accord. Car ce que nous pouvons juger sont les idéologies, par la critique, et pour la liberté, et non moralement les individus qui les portent souvent à leur détriment et qui ne sont nullement réductibles à des adhésions.

Cela n'empêche pas que nous devrions toujours combattre, par la critique, et pour la liberté, les idéologies totalitaires sur le terrain des idées ; non pas être simplement contre, mais les démonter au nom et au regard des idées anti-autoritaires telles que l'humanisme, la république, etc. (NB : L'on parle ici de république au sens principiel et large ; celle des anarchistes est affranchie de tout principe autoritaire.)

Il s'est répandu une haine véritable entre des Français de souche et des personnes issues de l'Immigration. Comment cela a-t-il donc commencé et où cela va-t-il dorénavant ?

Sans doute, dans cette affaire, la première offense faite au respect humain et au droit de la personne a été le colonialisme, l’exploitation éhontée des colonisés, le racisme à l’encontre des sociétés traditionnelles comme des individus notamment d’Afrique. Comme il est incroyable qu’au XXIe siècle d’aucuns puissent encore penser en terme de races et non d’individu humain. (Malgré tout les années 70 et 80 étaient encore assez progressistes pour les populations issues de l’immigration afin qu’elles commencent à se libérer du patriarcat autant que de pouvoir se sentir en voie d’intégration.) Et cela continue de discriminer à l'embauche ou à la location. (De là peut-être aussi la conduite d'«  assistés » de certain dont on exagère l'avantage.)

Or si l’on stigmatise une population, il ne faut pas s’étonner qu’elle tende plutôt à se sentir elle-même distincte et à s’identifier avec des valeurs collectives niant relativement l’individu. En France, les idées fascistes sont le fruit de cette même généralisation niant l’individu. L’ « identité » n’est que l’idem, le même, niant l’individu, et sa valeur et son possible. Or on sait toute la propagande sournoisement identitaire opérée par les médias et les politiques depuis des décennies, comme elle confine à une insulte intolérable quand on mesure ses effets par la montée du racisme. Beaucoup d’Arabes ne se distinguent aucunement de cette tendance nationale identitaire et raciste en optant pour le radicalisme religieux. En fait, l’un et l’autre radicalisme sont symétriquement jumeaux et négateurs des vérités fraternelles.

L’élitisme, qu’il soit ou non fasciste, a, en France, regardé trop systématiquement les Arabes comme un ensemble à part et voulu croire que sa meilleure nature était l’islam. La religion ne sert qu’à neutraliser des spontanéités trop créatives et innovantes pour les élites. « On » ne veut visiblement pas de variété, de nouveauté, de créativité, « on » veut pouvoir contrôler une masse rangée dans deux ou trois grandes catégories bien soumise chacune. L’individualité véritable, elle, est affranchie de l’ordre identitaire, autoritaire et religieux, l’individualité véritable est la liberté, la spontanéité comme la diversité culturelle authentique, et cela les élites n’en veulent surtout pas. Il est bien plus « révolutionnaire » d’aspirer à liberté qu’à la soumission, l’identité, la religion. Le racisme consiste à rejeter l’individu en caressant dans le sens du poil l’idéologie qui le nie et le met en rang. Et vous aurez compris l’incroyable complicité qui prête à l’islam un visage si ordonné. Le vrai racisme, c’est en fait de ne pas juger les Musulmans dignes d’entendement, de ne pas les juger accessibles à la critique d’une idéologie. Car critiquer l’idéologie c’est respecter l’individu, et cela les élites en sont incapables.

Si la France était vraiment un pays de liberté, elle accorderait une audience aux vraies diversités (qui résistent aussi aux Maghreb), celles qui assumant les vraies valeurs d’Afrique du Nord, combattent le radicalisme, et non au seul islam oriental des Frères Musulmans qu’elle saurait empêcher au nom des valeurs républicaines contre lesquelles celui-ci est combattant. La république est d’autant plus mise à mal qu’elle laisse des mosquées être financées par le Qatar et n’encadre pas les prêches. Pourtant, cet encadrement strict est la norme même des pays musulmans afin de lutter contre le terrorisme.

Donc on voit l’instrumentalisation, par les médias, de l’idée de diversité pour mieux soumettre à un ordre établi. Mais ce que ne comprennent pas les élites, c’est que le projet de l’islam qu’ils favorisent est le califat et non la république. Ce n’est même pas un islam pluraliste ou un tant soit peu spirituel. De très nombreuses personnalités dénoncent ce parti-pris pour l’islam des Frères Musulmans financé par le Qatar. « On » fait taire les humanistes qui critiquent ou relativisent l’idéologie mais qui respectent les Musulmans ; « on » dévoie ainsi la religion hors du champ spirituel ; « on » laisse aussi le champ à l’extrême-droite de « résister » à sa manière contre la radicalisation. Ce suicide « républicain », constamment dénoncé par nombre d’écrivains, de militants humanistes, c’est pourtant celui que les élites opèrent au nom de la liberté. Ne comprennent-ils pas que défendre la république, c’est défendre des valeurs universelles que tous et toutes peuvent entendre ? Mais il est vrai que l’élitisme est incapable de gérer correctement quoi que ce soit.

Ce n’est pas le propos de prôner une religion tolérante, les religions ne le sont pas dans leur lettre. Leurs textes soi-disant sacrés contiennent un nombre trop élevé d’appels à l’intolérance. Les deux religions majoritaires sont en partie des idéologies de conquête mondiale et refusent toute altérité. Mais du moins il est toujours possible au croyant d’opter pour une spiritualité qui contextualise et distancie les Écritures quelles qu’elles soient. Cette spiritualité s’offre toujours par les versets ouverts comme est est niée par les versets fermés. Il y a ainsi plusieurs possibilités d’être croyant. Toutefois, dans leur globalité, ces religions sont réactionnaire, étant par exemple scandaleusement les plus violentes contre le Mariage Pour Tous alors même que celui-ci n’ôte absolument rien à leur existence. Le flou des textes sacrés encourage par lui-même le caractère morbide, opposé aux pulsions vitales, ainsi que le caractère uniformisateur, des religions. C’est pour cela que la laïcité est ce qui empêche les religions de s’entre-déchirer comme de ruiner la république. C’est pour cela que la critique objective des religions, critique documentée car des principes erronés de ces religions, est une mission essentielle des républicains pour combattre l’obscurantisme et l’inhumanité.

Mais si l'on combat non ce dessein totalitaire mais l'Étranger qui peut-être le fuit ; mais si l'on abandonne au contraire au message religieux un espace public, on peut annoncer pour bientôt la fin prochaine des fondements de la république.

Avec leur verbiage dictatorial, la Bible et le Coran sont des messages ennemis du progrès, car ce sont des « révélations », ce sont, dans la lettre, des programme de conquête mondiale qui visent à contraindre et à soumettre sans exception tout le monde, et nullement des messages solubles dans la modernité ni dans l'universel.

Le texte n'est évidemment pas l'individu. Par exemple, il y a d'abord des habitudes simplement culturelles, non dogmatiques, qui maintiennent les populations à des références religieuses, sans pour autant s'agir de références à la lettre, mais plutôt d'occasions festives. Et puis, bien entendu, on peut être personnellement un chrétien ou un mulsulman spirituel, éclairé, épris de valeurs généreuses, de coexistence, d'humanisme, de liberté, etc., mais, soyons impartiaux, non par accord mais par contradition avec la lettre, par violation d'une partie du texte. Mais si le texte prétend à constituer la référence première, alors le meilleur risque éventuellement de cautionner le pire. Mais bref, quoiqu'il en soit, de toutes façons, il ne s'agit nullement d'interdire un culte privé, ni de s'en prendre aux gens en raison de leur seule religion !, mais du simple devoir impartial et neutre de critiquer pour elle-même toute idéologie abusive et contraire à l'intérêt de tous. Car tout message tel est critiquable quel qu'il soit, et sa critique sert l'humanité.

Or, tous les embrigadés, qu'ils soient de l'extrême-droite, ou du racisme ordinaire, ou de la religion prétendue « tolérante » (sic !) — c'est exactement du pareil au même puisque tous ces mots d'ordre sont idéologiquement tous anti-humain — combattent et méprisent « la gueuse laïcarde » ou bien les « mécréants ». Leur vocation totalitaire est de détruire quiconque diverge de leur projet d'uniformité. Dès lors qu'il jouissent d'une assise populaire suffisante, leurs extrémistes s'en prennent physiquement aux populations civiles, tout comme aux tenants de l'Idée de l'Être humain et de la Liberté. Et à en croire leur lubie irrationnelle et névrotique, par exemple les Juifs et les Homosexuels sont une « menace » !

C'est l'intérêt de tous, ce sont les valeurs universelles de l'Être humain et de la Liberté, qui définissent la lutte contre toutes les intolérances, et celle pour la libération commune des prolétaires.


Origine du terrorisme intellectuel: diviser pour régner

Durant les « trente glorieuses », les tensions sociales étaient aussi présentes, elles illustraient les différences sociales : l'ordre moral patriarclal, etc ; mais, du moins, les mentalités semblaient évoluer vers davantage d'ouverture. Mais, depuis les années 80 environs, les mentalités de l'ensemble des masses se ferment toujours peu à peu davantage. On assiste à l'émergence de toutes sortes d'intolérances des petits uns contre les petits autres. (Pendant ce temps, le pouvoir de la finance s'accroît à mesure.)

C'est ainsi qu'entre autres François Miterrand, a popularisé (1982) le concept de « seuil de tolérance » (sic) en désignant des Immigrés. (Il a ensuite fait amende honorable, mais en vérité le propos était clair et le personnage, retors, intelligent, devait être conscient de ce qu'il formulait.) Le même a d'ailleurs prescrit aux directions télévisées de s'ouvrir à l'extrême-droite (1984), et a voulu la proportionnelle (1985), afin de faire basculer le paysage politique dans une polarité gauche-extrême-droite. (On parle donc d'une stratégie délibérée, CF Wikipedia / François Mitterrand et l'extrême droite…) Il se dit aussi que bien des maires de gauche, mais aussi parfois de droite, ont financé des associations cultuelles et continuent de financer directement ou non des mosquées. Donc à leurs yeux, la religion serait garante de la paix sociale. Sont-ils pleinement conscients, ces hommes politiques et ces élus, de ce qu'annoncent les catégorisations opérées au détriment même des populations ? Mais qu'est-ce qu'annonce le communauitarisme, sinon la fin de la liberté de l'individu ? Est-ce la laïcité qui doit céder honteusement au culte pour y chercher des votes ?

Un racisme bizarre, un véritable calibrage orchestré, regarde l'Immigré comme seulement musulman — alors même que l'Afrique et l'Orient ont bien d'autres cultures, fussent-elles de résistance et voulant là-bas, contre l'obscurantisme, le renfors de l'héritage traditionnel pluriel et autonome, ou bien de l'idéal républicain encore velléitaire —. Comme si l'on devait confondre individu et idéologie. Comme si nous n'étions pas tous des êtres humains accessibles aux valeurs universelles. Comme si ces valeurs universelles n'étaient plus rien, n'étaient plus nos repères indispensables. Et l'on voudrait accorder un espace public à une religion qui, dans le texte, en nie précisément le bien ; qui, dans le texte, est opposée à l'intérêt commun. C'est ainsi que l'on voue le monde à l'imposture identitaire et religieuse. C'est ainsi que l'on veut les gens soumis à un ordre établi. Et visiblement la finance aime la religion, car elle lui procure des esclaves divisés entre eux. Voilà donc le calcul d'une classe politique désormais en divorce d'avec les valeurs de la république.

Disons que toute une classe politique a de fait promu ou instrumentalisé, par faiblesse et calcul, toutes les forces totalitaires qui aujourd'hui menacent gravement la société française : l'extrême-droite et le racisme, sans oublier aussi la religion. Il en résulte aujourd'hui la montée, même au sein des masses, des intolérances fondées sur des positionnements totalitaires. Il en résulte les « identités » communautaires, il en résulte le marchandage contre-nature et létal entre la république et ses ennemis mortels. Toute cette complicité est une vraie trahison, une imposture déguisée en partis et en mandats électoraux. Mais tout principe de hiérarchie dérégulée confine un jour à des extrêmes puis à la guerre civile. Le dessein des puissants est donc de partager le gâteau par le sang des populations civiles… Il est certain que, dans ce cadre nouveau, un Idéal généreux et universel, aussi puissant et fécond soit-il en lui-même, est un obstacle évident à toute prédation ; et c'est pourquoi le nouvel ordre le dénigre et le neutralise à toutes fins, et qu'il veut faire passer les humanistes pour des benêts et des complices du « côté ennemi ».

Et comment cela mène-t-il à la violence ? C'est qu'en détruisant les idées, le pouvoir veut contraindre l'insurrection à la violence, quand elle aurait, sinon, les moyens pacifiques pour œuvre, la vérité et la justice pour « armes » essentielles, la puissance de l'Idéal universel. Et la provocation à la violence est en réalité surtout le fait de l'état, CF l'article de Basta du 10 décembre 2018 : 3300 arrestations, 1052 blessés, un coma, un décès : l’engrenage d’une répression toujours plus brutale".

Depuis des décennies, il s'est agi, pour la classe financière, politique, médiatique, de développer des oppositions binaires. Le binarisme des petits uns contre les petits autres. Ce sera par exemple, selon le prêche extrémiste de Milton Friedman et des néo-libéraux, le « contribuable » contre l'« assisté »…, etc. Le but est très clairement que les esclaves que nous sommes de l'oligarchie financière ne fassent que se chercher querelle les uns les autres sans pouvoir s'unir contre ces véritables dirigeants qui sont les maîtres actionnaires. Niveler par le bas pour asservir à l'extrême.

Les financiers, eux, ne font l'objet d'aucune contestation massive. Tout au plus les gens disent-ils leur désaveu du pouvoir politique. Ils en oublient les actionnaires anonymes qui eux se cachent derrière chaque cent d'euro. Diviser pour régner. Apparemment cela marche bien. Or chaque cent d'euro est un pouvoir d'un individu sur un autre, un pouvoir décidément essentiel, premier et absolu, mais jamais dénoncé. On n'entend quasiment personne dénoncer l'argent-dette par exemple. C'est effarant, que les modalités du pouvoir le plus puissant soient ainsi les moins bien connues et les moins objet de contestation. Effarant, que l'état leur abandonne autant de pouvoir sans que la masse y redise. Elle regarde de travers la majorité du moment. Et puis c'est tout.

Diviser pour régner, nous infantiliser, nous détourner des vraies questions, nous plonger dans l'intolérance, pour que le prolétaire s'entre-déchire sous l'égide mortelle des forces de l'argent et de son garde-chiourme régalien.


Affaiblir les valeurs républicaines, c'est vendre le pays aux extrémistes

Refuser de contrer les idélogies obscurantistes, et vouer le pays à la finance sans conteste, c'est abandonner, par démission complice, tout le champ de ces problèmes à l'extrémisme. — Alors même que c'est au principe républicain et laïc (et pour les anarchistes aux populations elles-mêmes qui veulent gérer ces affaires), de traiter des enjeux, et de pouvoir y répondre effectivement, humainement. — Mais si cet abandon est réalisé, l'extrémisme s'empresse aussitôt de tout reformuler à son seul avantage, ce qui entrave toute solution républicaine, toute justice possible, tout examen et tout dialogue sains sur ces mêmes enjeux. La seule lutte contre l'extrémisme, c'est les principes qui s'y opposent et qui, en vrai, ont une force solidaire bien supérieure à tout antagonisme.

Dès lors que s'affaiblit autant le champ républicain, s'annonce un jour la fin de la république elle-même. C'est par exemple ce qu'a montré l'histoire allemande. Si les hommes politiques ont à présent une telle lâcheté, il se trouvera cependant toujours, comme l'histoire l'a montré aussi, des anarchistes pour combattre le fléau de toute dictature comme de toute injustice et de toute oppression. Les anarchistes n'ont jamais démérité de leurs principes qui sont pour eux fondamentaux et à jamais exempts de tout calcul.

Tout le calcul a consisté à remettre de plus en plus de prérogatives aux extrêmes, à les laisser grignoter soit l'électorat, soit les médias, soit des finacements, et l'espace public entier ; tout le calcul a consisté à abandonner aux extrêmes des pans entiers du débat et de plus en plus de moyens. Et on en voit le résultat : toute cette haine, et toute cette infraternité, tant d'agressions et de menaces contre de simples personnes, alors que les idées mortifères foisonnent, avec en même temps la toute puissance des multinationales. Voilà, voilà le résultat, déjà, d'avoir ainsi affaibli la raison face au slogan. Et donner le pouvoir aux multinationales, c'est vraiment condamner la Biosphère.


L'avenir est à l'humanisme, à la parole populaire et à l'apport possible de chacun

Les humanistes (au sens large) dont je fais partie (ceci au nom du véritable humanisme issu de la Renaissance et enrichi depuis, et non du soi-disant « M.H. ») ne veulent pas renoncer à l'ouverture aux êtres humains eux-mêmes ; ils savent, sentent, qu'il faut privilégier, quand c'est possible, le rapport humain aux divergences. Ils garderont la conviction de l'importance de pouvoir discuter, quand c'est possible, de tout, sans se fermer ni sans se couper la parole. Ils savent que nous sommes tous des êtres humains à l'origine sensibles et pouvant le rester ou, à défaut, peut-être, qui sait, le redevenir. Tout cela ne fait pas des humanistes des benêts qui imaginent naïvement que les idéologies soient toujours justifiées, ni que les individus, français ou étrangers, soient toujours bons, bien au contraire. Mais c'est au nom de l'Individu universel que l'on peut combattre le mal : l'« identité » qui cherche à abolir l'Individu.

Mais il faut bien avouer que, dans la déliquescence actuelle du sens humain au sens large, la tendance est plutôt à l'affrontement non seulement entre chapelles mais entre les individus. À l'intolérance d'autres manières de penser et de vivre.

On le voit, quand les gens se coupent la parole et ne s'écoutent plus, voire s'insultent au lieu de débattre. D'ailleurs, quand on débat, souvent, l'on croit avoir une « opinion » personnelle, mais elle n'est que la copie d'une des « opinions » déjà formulées par les grands diffuseurs, ces médias dominants télévisés et ces canaux dominants et centralisés de l'Internet. Une fois balisé ainsi, le dialogue entre individus devient quasiment impossible.

Il faudrait s'affranchir de toute « opinion », c'est-à-dire de tous les prêts-à-penser, de tous les raccourcis, de toutes les propagandes ordinaires tant promues par les grands diffuseurs des communications. Ces grands diffuseurs centralisés : télévision, Youtube, etc., ne travaillent que pour l'audience et le retentissement, pour la nuit du fascisme et non pour l'avenir : c'est en canalisant tout un public sur des rails idéologiques qu'ils le fidélisent, ce qui accroît les recettes publicitaires : abrutir afin d'exploiter. Oui, il faudrait, pour commencer, ne plus souffrir la structure même de tous ces grands diffuseurs centralisés, toute la mise sournoise en opinions (et non pas en idées) qu'ils effectuent à chaque instant pour des buts financiers.


Diviser pour régner (suite)

C'est une manière parfaitement égoïste et cynique, voire antagoniste de vivre que normalisent, par une incessante propagande, toutes sortes d'acteurs culturels. Ils ont vocation à propager une culture d'affrontement systématique. Les films américains. La publicité. Le « journal télévisé », le « débat radiophonique », le discour des hommes politiques, ...mais aussi par exemple Youtube, qui a dorénavant vocation au profit et au sensationnel, et dont les résultats deviennent tout un flot de leaders de l'irrationnel, lesquels propagent des thèses antagonistes impossibles à débattre, ce sont autant de faiseurs d'« opinions » toutes faites, tels que ceux d'extrême-droite ou de l'islam, tous surgissant en nombre d'on ne sait où à d'anodines requêtes... Donc tous ces médias dominants œuvrent à abrutir, à diviser, à opposer. Ils font du sensationnel et du retentissement même le moyen de leur audience. Et qu'est-ce que le sensationnel le plus direct, sinon l'affrontement ? N'est-ce pas l'arène où combat le coq humain jusqu'à la mort ? N'est ce pas un obscurantisme où sombre le cerveau ? L'antagonisme magique est le message principal véhiculé par les puissants ; qu'il s'agisse des politiciens devenus populistes ou des intérêts financiers, ils diffusent une vision du monde antagonique identique à la vision binaire fasciste du monde. Ces populismes veulent mouvoir la masse à leur profit en l'agitant des pires instincts. Et cette tendance généralisée aux antagonismes est précisément ce qui réalise le fascisme dans son essence même.

A présent, sous l'effet de tant de propagandes binaires, un véritable terrorisme intellectuel se répand partout au sein des masses mêmes, qui vise à écraser toute discussion ouverte, toute réflexion collective possible, comme toute possible auto-organisation du prolétariat. Nous assistons ainsi à l'effondrement des valeurs mêmes de la modernité, sabotage orchestré par les dirigeants dans le seul but de maintenir le plus possible leur hégémonie sur une Biosphère déjà malade (laquelle ne peut plus souffrir longtemps le chancre décisionnel hiérarchisé).

Tous ces puissants s'emploient à propager un seul message, au fond : dresser les uns contre les autres. Être seulement « pour ou contre », ce qui interdit donc de réfléchir et de pouvoir construire. A cela, il leur faut que l'individu se fonde, s'abolisse dans une « identité » commune. Quand on dit par exemple « nous les français » ou « nous les croyants », « nous les contribuables », cela ne nous définit jamais que comme exécutants, et non comme êtres humains aptes à échanger et à construire ensemble un monde meilleur en devenant acteurs décisionnels de nos propres affaires.

De sorte que tous ces « nous », qui visent à faire renoncer à tout humanisme et à toute liberté individuelle, sont vraiment le signe évident de la descente des valeurs universelles et du progrès humain, le signe évident du sabotage et du pillage réalisé par les grands intérêts financiers, religieux ou populistes du monde entier. Dorénavant, tous ces clientélismes qui s'accaparent d'immenses moyens de propagande, toutes ces maffias, sont celles qui veulent de concert détruire toute notion même résiduelle d'état de droit et de république, et ainsi nous plonger dans un nouvel âge barbare et sanglant, car bien sûr ils n'auront jamais de cesse de broyer le civil innocent pour perpétuer leurs insatiables crimes.


Conclusion

Les humanistes véritables savent que tout « nous » proprement humain se construit dans l'autonomie de soi comme des autres, c'est-à-dire dans le respect de la manière de vivre d'autrui, si ce respect est réciproque. Que le moyen de la libération pour un monde meilleur est l'idée de l'entraide et de la coordination des groupes les plus divers. L'intérêt est que toute personne est potentiellement d'un apport essentiel à une construction commune. Et l'humanisme est aussi une foi en l'être humain qui nous demeure, seule foi compatible avec la raison et qui l'accompagne et la défend contre la barbarie.

La présente analyse peut sembler longue, mais, sans ces considérations, on ne peut vraiment rien comprendre de tout ce qui peut se jouer à notre époque. D'ailleurs c'est bien le but des médiats, y compris des réseaux sociaux centralisés, empêcher le prolétariat d'atteindre à quelque compréhension véritable, à une réflexion autonome et au consensus.

mardi 13 novembre 2018

Histoire de l’humanité et perspective pour le futur

L'exception du Vivant dans l'Univers, la règle du Vivant sur Terre

La vie est la complexité, la néguentropie (1). Une seule bactérie est plus complexe que le soleil. La durée de la vie terrestre (2) peut sembler brève au regard de la durée de notre Univers (3). Mais elle est longue, longue, longue selon l’échelle géologique : elle accompagne la durée de notre planète (4). La vie se meurt parfois mais renaît : à l’échelle géologique, brève grande extinction et longue renaissance, alors la Biosphère explose en diversité. Biosphère ! : c’est le mot qui désigne la Nature en tant que système incluant les cycles imbriqués : les grands cycles biogéochimiques qui comprennent le vivant, le minéral, l’atmosphérique… (5) La vie terrienne est la richesse, la durée, même si elle est un accident bref au regard de la durée et de la dimension de l’univers.

La vie est un déséquilibre passager, comme la rencontre de deux couleurs fondamentales sur une image fractale engendre une complexité qui a un début, une croissance-décroissance et une fin. Mais à l’échelle géologique, la vie est l’Équilibre même. Regardez les images fractales : ce sont des images mathématiques (6). Elles peuvent nous ensigner comment la complexité est transitoire, nous inspirer des réflexions sur ce qu’est l’Équilibre et le déséquilibre. Ou bien considérons la vague : la crête de la vague est transitoire, elle a beau être apparemment éminente, elle n’est qu’un passage, un incident. En somme, à l’échelle géologique, la vie est la règle, la norme, et le déséquilibre, lui, est transitoire…


L'Être humain traditionnellement autogéré, gestionnaire au long cours de l'environnement

Qu’est-ce que la norme, si l'on peut dire, de l’Être humain dans son ensemble, sa place dans l'Univers ? Il naquit de l’Animal pour demeurer proche de lui par le nomadisme opportuniste et par l’absence de hiérarchie au sens décisionnel, par une très légère empreinte environnementale, insignifiante à l’échelle d’une vie humaine voire des millénaires entiers.

En effet, dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs traditionnels, les décisions sont et généralement collectives. (Il faut s’intéresser à ces sociétés dites archaïques pour le comprendre et le constater, fût-ce avec des nuances (7). Du reste, comment imaginer que le Pouvoir (en tant que principe « organisationnel ») se développe là où n’existe quasiment aucune possibilité de posséder ou de capitaliser les ressources, où n’existe nulle barrière qui empêche chacun de suivre son chemin ?… Et on ne pourrait pas imaginer davantage le Pouvoir dans un futur vraiment équilibré.)

Qu’est-ce que la norme, si l'on peut dire, de l’Être humain ? C’est cette liberté et cette autogestion (autogestion au sens vrai (8)), cette communauté nomade qui se modèle selon le paysage naturel, qui s’insère dans son équilibre comme son prolongement. Adhérer totalement à cet Équilibre, de manière à ce que s’adapte à l’environnement chaque génération nouvelle. En somme, gérer l’environnement au plus long cours, sur des dizaines et des dizaines de milliers d’années. Homo Sapiens a au moins 300 000 ans (9). L’agriculture et l’élevage n’en ont guère tout au plus que quinze mille (10). Cela montre que la norme de l’Être humain est une manière de vivre en réel Équilibre environnemental, sine qua non.

Au fond de nous, dans nos gènes, notre mentalité la plus profonde ou symbolique, dans notre dimension poétique ou onirique, demeure le nomadisme, la liberté, le communisme primordial, le vrai partage décisionnel, la vraie communauté horizontale, le fait que l’Homme ne se hausse point, si l'on peut dire, au-dessus de la plante ni de l’animal, mais les respecte, les étudie, veille à leur renouvellement naturel, car il n est pas maître mais seulement tributaire du Vivant. Cet être humain chasseur-cueilleur n’a point de maître que la Nature et il s’adapte à elle. Le maître est exclu du champ même se la conscience culturelle traditionnelle en tant que possibilité. Telle est aussi la norme de l’Être humain de demain, quand sera restauré l'Équilibre au long cours avec tout l'environnement, telle est la voie aussi de l’avenir, quand l’Être humain sera assez mature pour jouir de la science au lieu de la remettre à des bourreaux, pirates apprentis-sorciers, qui sont les dirigeants, les possédants.


Le récent triomphe apparent de l’homme « civilisé » (hiérarchisé) n'est qu'un échec complet : destruction de la Biosphère et de l'humain

Cet homme libre du passé, de l’avenir aussi, fut moqué, trahi, dépossédé, déporté et exterminé, par ceux se croyant les « civilisés ». Par les mêmes qui, fors d’avoir temporairement asservi et avili la plante et l’animal, ont mis la main sur le grain et le bétail afin de dominer l’Humain. Les mêmes qui ont asservi et avili leur propre Moi aux exigences de l’obéissance et de sa fausse morale. Les mêmes qui ont développé en métaphysique la même domination temporelle, en imaginant Dieu comme dirigeant, et en décrétant « Jésus est mort pour vos Péché » ou « Il n’y a de Dieu que Dieu » comme mots d’ordre destinés à asseoir le totalitarisme (11). C’est là un totalitarisme spirituel et temporel, mais aussi un suicide : le « triomphe » apparent de l’homme « civilisé » n’est que la fuite en avant dans les inégalités sociales, dans la gabegie, dans cette guerre aveugle des profits, pour la désertification, l’asservissement, l’empoisonnement de tout. Le vrai « Péché » de l’être humain est son obéissance. Il n’y a de « Dieu » que l’athéisme.

Empoisonnement aussi, dénonçons-nous avec vigueur, du monde. Car, à l’ère dite « moderne », avec y compris la domination écervelée de la chimie par l'homme hiérarchisé, il se diffuse dans tout l’Environnement mille (?) nouveaux produits chimiques par an au moins, quand seuls une dizaine ou en tous cas un nombre infime sont réellement dénoncés pour leurs effets (12,  13). Ces poisons « perturbent », c’est-à-dire compromettent littéralement, tout ce qui fait la complexité de la vie, à commencer par le plus beau, le plus précieux, le plus fragile : Que ce soit les comportements humains ou animaux dans ce qu’ils sont garants de la société comme principe, régis par les hormones ; Que ce soit l’intelligence, laquelle diminue en fonction des pesticides (14) ; Que ce soit même l’affection, l'amitié, l'amour, la spiritualité… L’Homme risque bientôt d’oublier toute humanité sous l’effet conjugué des perturbateurs endocriniens appelés également imitateurs hormonaux, tous ces produits miracle du profit acharné sont réellement là les lents et sûrs destructeurs de ce tout que nous sommes socialement, intellectuellement, culturellement et humainement (15, 16, 17).

La logique de tout cela ? Oh simplement que les Puissants, les plus grandes organisations financières, aidées des politiques qui les admirent et les servent, pillent les ressources, dénaturent tout pour en presser le « profit » comme on presse un citron jusqu’à épuisement, c’est la richesse comme valeur absolue, celle du plus court terme. Où s’enrichir est par définition non pas veiller au futur mais le piller, le désertifier, le polluer, le terminer. C’est là ce qui est bien inscrit dans les règles sociales, le grand Monopoly que d’aucuns (comme lou ravi Milton Friedman, grand prix Nobel d'économie (18)) ont voulu ériger en doctrine de Salut.


Structurer la société sur des principes libertaires sauverait l'humanité et la Biosphère

Si les chasseurs-cueilleurs et leurs sociétés libertaires ont su jusqu'à ce jour gérer l'environnement durant près de 300 000 ans, c'est qu'ils prennent leurs décisions de manière consensuelle et autogérée (par discussion libre de la communauté). Ainsi les décisions ne sont pas captées par des intérêts particuliers mais appartiennent au collectif qu'elles concernent.

Le hiérarchisme, quant à lui, est mécaniquement déresponsabilisant et infantilisant ; en réduisant à son seul intérêt la marche humaine, il rend absurde les décisions. Autrement dit, le Pouvoir (en tant que principe) est une captation des décisions à des fins particulières, il subjectifvise donc ces mêmes décisions, il les prive d'objectivité, d'adéquation avec les conditions objectives. Le Pouvoir, qui n'a que 15 000 ans au plus, s'avère, à mesure que croissent ses moyens, de plus en plus incapable de gérer l'environnement. Comme il aveugle la société et atomise celle-ci, le Pouvoir engendre fatalement ruines, injustices, tensions sociales, haines et guerres. En induisant des décisions inappropriées, la hiérarchie est donc incompatible structurellement avec la Biosphère, CQFD.

L'anarchisme propose, quant-à lui, la possibilité de structurer la société sur le principe de liberté, afin notamment de rationnaliser les décisions. Il propose des solutions pratiques telles que le mandat impératif (19), l'autogestion (8) et le fédéralisme libertaire dit intégral (20) pour assurer une gestion raisonnée. Le fédéralisme intégral a même vu le jour à l'échelle de pays entiers, dans les exemples historiques de la République espagnole de 1936-1939 et de l'Ukraine libertaire de 1921 (21).

Il suffit, disons-nous, de changer quelques règles de base de nos sociétés pour sauver l’avenir ; pourquoi les êtres humains ne pourraient-ils vivre dans une société équitable où les décisions seraient rationnelles ? Qu'ont-ils besoin d'obéir si c'est au détriment de ce qu'ils sont initialement, et puisque c'est ce qui nous rend, en tant qu'humanité, incompatibles avec notre planète elle-même ? Ce qui hier était la règle (le communisme primordial) serait-il devenu soudain une impossibilité (en tant que société libertaire) quand des exemples historiques de l'anarchisme que nous avons cités démontrent le Principe de liberté comme organisationnellement viable à l’échelle de pays entiers ? Or, si le rationnalisme décisionnel, la propriété collective et l'absence d'inégalités redeviennent la norme sociale, cette gestion raisonnée sera profitable à tous, cette façon de vivre réduira considérablement l’empreinte écologique de l’Homme et lui assurera un bien être très supérieur à ce qu’il serait autrement. Car la condition de l'avenir est dans le meilleur usage aussi des moyens de vivre.


L'homme hiérarchisé, prisonnier de la culture dominante, n'est que le jouet de ses hiérarques

Mais il faut croire que la folie des plus puissants prévaut pour eux sur tout avenir humain y compris même de leurs propres descendants. L’industrie du luxe est alors celle qui croît avec une rapidité symptomatique de la fuite en avant des valeurs de nos sociétés (22). Peut-être bien suit-elle exactement la même courbe exponentielle que le rejet de CO2 (23). Je ne sais comment quantifier le degré d'individualisme consumériste au sein de la société de masse, mais il est probablement correllé avec ces deux mêmes paramètres. Il y a donc dans ce triomphe du Pouvoir et de l'individualisme consumériste une sorte de suicide désespéré en même temps qu’un déni majeur (et ô combien révélateur en vérité) et donc implacablement funeste. On peut comparer cette quête du luxe à la grandiloquence des statues de l'île de Pâques qui précéda l'effondrement de cette civilisation, comme le montre le livre de Jared Diamond, Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie.

Aujourd'hui en 2018, malgré des décennies d'alarmes écriées par les savants eux-mêmes, la grande majorité de nos contemporains « civilisés » préfère s’en tenir à des manières de penser uniquement compatibles avec la Hiérarchie (en tant que principe « organisationnel »), plutôt que d’imaginer un monde sans celle-ci.

Mais ce qui détruit le monde, c’est que les décisions soient précisément prises en fonctions de conditions mauvaises. Ce ne sont pas les décisions qui sont mauvaises, mais la manière dont elles sont prises, c’est-à-dire par qui et comment. C’est la structuration des modes de décision qui est en cause et non pas ceux qui les prennent ni ces décisions elles-mêmes. Accuser les comportements des uns ou les décisions des autres est en somme un comportement aussi moyenâgeux que d’en appeler à la chrétienté des âmes pour faire en sorte, en lieu et place de toute critique sociale, que le noble s’en tienne à la guerre, le clerc à la prière et le paysan au labour.

Mais nos contemporains, dans leur immense majorité, ne veulent pas ou ne peuvent pas renoncer à tout ce qu’ils ont dû par force intégrer de discipline dès leur berceau. On les a habitués dès le plus jeune âge à dépendre des décisions d’autrui et à se projeter (au sens psychanalytique) dans des idoles temporelles ou religieuses (ce qui est la même chose). Et ils n'ont guère le temps de réfléchir ni la possibilité de modifier eux-mêmes leurs comportement, étant entièrement soumis au pouvoir des « élites ». Faute de collectif au sens organisationnel, l’homme « moderne », atomisé, est soumis au hiérarque et dépendant psycho-culturellement de lui. Il reporte vers le « haut » tout ce qu’il n’a point d’« horizontal ». C’est pourquoi l’on peut également parler de l’attitude complice des masses d’aujourd’hui, de leur volonté farouche de ne pas voir, afin de continuer d'accomplir toujours le dessein des tyrans, car ce déni est semblable à la cécité de la majorité allemande des années 1933 à 1945 envers l’extermination des Juifs qui se produisait sous leurs yeux, cécité idéologique et non pratique en vérité, cécité culturelle par conséquent, cécité d'ailleurs toute partielle et qui ne se montre qu'au moment de devoir logiquement remettre en cause le principe de Hiérarchie.

Ce que l'on nomme d'ordinaire la « contestation » demeure une demande adressée aux dirigeants, une demande quand il faudrait prendre. – Or il faudrait que les êtres humains apprennent à marcher sans la béquille des décisions toutes faites par des idoles, que les Humains apprennent à coordonner ensemble leurs fins et leurs moyens sans le moyen de la hiérarchie, bref il faudrait qu'ils créent, au sens stirnérien (24), leur société. – « Contester », « militer » (dans le cadre culturel dominant et des institutions actuelles) n'établit qu'un contre-pouvoir confortant dans leur formulation toutes les institutions du temps. Pour des raisons en réalité purement psychologiques voire irrationnelles, nos contemporains demeurent donc majoritairement dans le cadre des institutions actuelles de la société hiérarchisée quand il faudrait structurer la société complètement différemment, c'est-à-dire sur des principes absolument différents. Mais jusque quand l'obéissance des masses envers des maîtres sera-t-elle donc possible alors que cela même interdit de gérer les ressources naturelles ? Penser, agir dans le cadre de la civlisation actuelle, cela signifie donc ne rien créer, perdre du temps. – La Contre-culture (au sens du mot anglais counterculture (25) n'a rien à voir avec le fait de « corriger » le mouvement actuel, car on ne corrige pas ce qui est entièrement erronné ; elle a à définir un cap entièrement différent.


L'obéissance, une dépossession qui mène au pire des désastres

Et voilà l’homme dit « moderne » révélé dans son caractère tragique et transitoire, celui pourtant qui s’est moqué de son ancêtre comme de son semblable chasseur-cueilleur et a voulu les condamner à jamais, voilà l’homme « moderne », hideux et ridicule au comble, insignifiant, stupide, esclave, suicidaire et meurtrier, dans son refus de se remettre en cause même au sein de la dernière bataille humaine face au Néant. Et cette fausse « société » qui ne gère pas, mais pille et empoisonne, cette « société » qui ne vise qu’à la foire d’empoigne des dernières bribes de richesse pour tout détruire par le triomphe du luxe et du pouvoir, cette « société » courre à sa propre mort dans le rejet le plus tragique des valeurs humaines, c’est-à-dire biosphériques et libertaires.

Nous qui savons que tout passe et que tout est relatif, que les changements les plus radicaux sont déjà tapis dans l’ombre et malgré la fuite actuelle en avant, nous devinons avec lucidité l’Effondrement qui vient, nous le savons déjà hélas enclenché, lancé dans le développement de ses phases (26). – Il suffit de répondre à deux questions ensemble, de voir toute leur contradiction : Les ressources de la planète sont-elles inépuisables ? Non. (Et ce, même si elles sont en partie renouvelables sous certaines conditions qui ne sont absolument pas réunies.) La civilisation dite « moderne » gère-t-elle ce paramètre ? Non. (Et ce, en dépit de moult discours destinés à montrer que l’Homme entend « sauver la planète » à coup de mesures purement symboliques car purement dilatoires.) – Effondrement des valeurs humanistes et républicaines, pour mieux asservir l’Homme aux derniers maîtres. Effondrement de la Nature. Bientôt de la santé (au sens directement biologique) et de tout ce qui fait un être humain au sens social et culturel…

Nous savons qu’il en restera un désert quasiment inhabitable pour nos descendants, invivable du fait notamment de l’empoisonnement général et croisé des chaînes alimentaires par l'accumulation des produits chimiques. L’on assiste sur Terre à la convergence de trop nombreux facteurs apocalyptiques tels que : la bioaccumulation de composés toxiques (dans les chaînes alimentaires) par les polluants organiques persistants (27, 28), la sixième extinction ou anéantissement biologique (alias extinction de l'Holocène (29)), l'assombrissement global (30), la régression et la dégradation des sols (31), l'acidification mondiale des eaux (32, 33, 34), le risque d’embrasement nucléaire guerrier ou accidentel débouchant sur un hiver nucléaire global (35), l’emballement de l’effet de serre planétaire (36, 37), etc., bienvenue dans l'éphémère Hiérarcocène ou Ère de la hiérarchie. L’homme lucide, quand à lui, voit et pleure tout ce que fait déjà à nos enfants l’homme prétendu « moderne ». L’homme lucide, lui, sait pourtant que tout homme est un univers en soi dont la perte est irréparable. Il pleure ce qui attend tous les pauvres milliards d’êtres humains pris en otage des Puissants mondiaux et sacrifiés déjà à leur seule gloire, ineptie infantile des Césars qui ne courent aux honneurs sanglants que pour fuir leur impuissance à être des humains et à comprendre le monde d’aujourd’hui.


Pourquoi, comment la Contre-culture d'aujourd'hui est le ferment de la civilisation anarchiste de demain

Mais nous savons aussi que l’ère actuelle est un déséquilibre transitoire et que renaîtra l’Équilibre, avec ou sans l’Être humain. Que les idées les plus en vues à une époque donnée seront celles précisément qu’on aura oublié demain ou bien maudites. Alors, s’il y a un futur, il est dans la contre-culture), il est dans des conceptions actuellement marginales, actuellement qualifiées d' « utopistes », mais qui seules représentent à la fois la vérité profonde de l'Homme et l’espoir d’une vie plus belle au lieu de ce hideux enfer d’obéissance, obéissance par définition létale. Hier comme demain, ce ne sont pas les Auguste qui seront honorés ni signifiants ni utiles, mais les penseurs, ceux qui sont à l’origine des idées, c'est dire qu'un Essai vaut en importance mille tribuns, et tout laurier n’est rien que vanité face à une idée qui libère de l’ignorance.

Ne nous y trompons pas : demain, certes, triomphera, un temps, la vile loi du plus fort : la tyrannie, la religion..., mais ce ne sera que le dernier soubresaut d’un quasi-cadavre (l'agonie de la conception hiérarchisée de la société) ; s'il est une chose déjà mourante dans sa propre contradiction, car incapable de gérer ni de comprendre l’environnement ni de produire quelque justice ni justesse décisionnelle, c'est bien la Hiérarchie en tant que possibilité d'organisation des décisions.

Tout comme le documentaire canadien Ratopolis de Gilles Therrien montre le rat devenu cannibale dans un environnement confiné, l'Homme réduit par la Hiérarchie à une vie contrainte a perdu ses repères. Ce n'est donc pas l'Être humain qui est en cause, mais le fait que les processus de décision soient entièrement piratés par des modalités hiérarchiques.

Après-demain, triomphera l’Équilibre. C’est une vérité aussi certaine et thermodynamique qu’au déséquilibre succède forcément l’Équilibre. Comme on l'a vu, l'Équilibre représenté par l'exubérance de la Biosphère est appelée à revenir, dut-il faire pour cela l'économie de l'Homme. Non, la barbarie n’est pas la loi inexorable de l’Univers, elle n’est que l’exception qui confirme la beauté et la durabilité de la Nature. Après quelques millions d’années au plus, toute la richesse biosphérique renaîtra de la vie increvable comme elle l’a toujours fait, car c’est la véritable et inexorable Loi de la néguentropie terrestre du Vivant. La Biosphère renaîtra dans sa magnificence pour très probablement au minimum 600 millions d’années (38) (si tant est que l’effet de serre actuel ne soit tout de même pas trop emballé, car qui sait de quoi le hiérarque-obéisseur est donc capable pour satisfaire sa soif d'absurde !)

Ainsi l’homme archaïque, le chasseur-cueilleur gestionnaire au long cours de son Environnement, est-il l’Homme de demain, cet anarchiste du futur qui préfère croire en son semblable plutôt que de le vouloir asservi, et qui révère la Nature pour ce qu’elle peut offrir sans être malmenée ni corrompue par des desseins inutilement particuliers. C’est donc, paradoxalement, à la naissance d'une nouvelle Ère que l’on assiste : celle de la justice sociale, d'une nouvelle adaptation environnementale, chimique, biogéochimique, où l’Homme s’inscrit dans la Biosphère en tant que simple élément. Et ce sera la fin de cette prétendue méchanceté innée de l'Homme ; alors la science, délivrée de l’égoïsme, par son usage décidé communément, rationnellement, servira au bienfait général.

C’est la tâche de la Contre-culture de poser dès aujourd'hui les principes, les repères, la voix inexorable de l’Équilibre de demain. Bien qu'aujourd'hui tant minorée et combattue, cette voix est impérissable. Car même si l’Humain devait finir par disparaître, c’est l’Équilibre que comprendra l’Intelligence future remplaçant celle d'aujourd'hui (39), et c’est le déséquilibre dit « moderne » qu’elle prendra pour contre-exemple. À cet espoir, cet avenir, frères et sœurs en lucidité et en foi, membres de toute l’humanité libre et éveillée, travaillons. Semer ces graines de la Liberté est un acte autrement plus grand en soi que l'apparence actuelle des grains que nous semons, car ces grains mêmes sauront croître et engendrer, par simple avénement de l'Équilibre à venir, un monde vraiment différent dans son principe (un temps que l'on pourrait peut-être nommer Heureux temps par référence à la chanson du même nom de Paul Paillette publiée dans Le Libertaire en 1895.)


Notes

1. Wikipédia / Néguentropie, novembre 2018 : La néguentropie : « se définit comme un facteur d'organisation des systèmes physiques, et éventuellement sociaux et humains, qui s'oppose à la tendance naturelle à la désorganisation : l'entropie. »

2. Wikipédia / Âge de l'univers, novembre 2018, à propos de l’âge de l'univers : « la meilleure estimation à ce jour donne un âge d'environ 14 milliards d'années. »

3. Wikipédia / Origines de la vie, novembre 2018 : « Les plus anciens micro-organismes fossiles sont datés d'au moins 3,5 Ga (milliards d'années). ».

4. Wikipédia / Âge de la terre, novembre 2018 : « L'âge de la Terre est, selon les connaissances actuelles, de 4,54 milliards d'années ».

5. Wikipedia en anglais / Biosphere, novembre 2018 « The biosphere (from Greek βίος bíos "life" and σφαῖρα sphaira "sphere") also known as the ecosphere (from Greek οἶκος oîkos "environment" and σφαῖρα), is the worldwide sum of all ecosystems. It can also be termed the zone of life on Earth, a closed system (apart from solar and cosmic radiation and heat from the interior of the Earth), and largely self-regulating.[1] By the most general biophysiological definition, the biosphere is the global ecological system integrating all living beings and their relationships, including their interaction with the elements of the lithosphere, geosphere, hydrosphere, and atmosphere. The biosphere is postulated to have evolved, beginning with a process of biopoiesis (life created naturally from non-living matter, such as simple organic compounds) or biogenesis (life created from living matter), at least some 3.5 billion years ago.[2][3] »

6. Wikipedia / Fractale, novembre 2018 : « Une figure fractale est un objet mathématique, telle une courbe ou une surface, dont la structure est invariante par changement d'échelle. »

7. Wikipedia / Chasseur-cueilleur, novembre 2018. « Par ailleurs les sociétés de chasseurs-cueilleurs tendent à ne pas avoir de structures sociales hiérarchiques, mais ce n'est pas toujours le cas. Le nomadisme leur permet d'éviter l'accumulation de bien, source de l'inégalité. Elles évitent donc d'entretenir des dirigeants, artisans ou fonctionnaires à plein-temps. La réalité est certainement plus complexe, comme le montre l'ethnologie, car il peut y avoir stockage pas simplement de ressources domestiquées mais aussi de ressources sauvages chez les chasseurs-cueilleurs-stockeurs. On peut cependant diviser les sociétés de chasseurs-cueilleurs en deux tendances selon le mode de redistribution28 :
les sociétés égalitaires, avec une redistribution immédiate ;
les sociétés inégalitaires, avec une redistribution différée.
Les premières consomment leur production en un jour ou deux ; les autres stockent leurs surplus. »

8. Wikipédia / Autogestion, novembre 2018 : « Dans sa définition classique, l’autogestion (du grec autos, « soi-même », et « gestion ») est le fait, pour un groupe d’individus ou une structure considérée, de prendre les décisions concernant ce groupe ou cette structure par l’ensemble des personnes membres du groupe ou de la structure considérée. »

9. Hominidés / Des Homo sapiens il y a 300 000 ans au Maroc ! https://www.hominides.com/html/actualites/homo-sapiens-300000-ans-maroc-1149.php

10. Wikipédia / Révolution néolithique, novembre 2018 : « Les données archéologiques indiquent que plusieurs formes de domestication de plantes et animaux surgirent indépendamment dans au moins sept ou huit régions séparées à travers le monde, et les plus anciens développements connus eurent lieu au Proche-Orient 14 000 ans av. J.-C. ».

11. L’histoire des idées religieuses suit les modes d’exploitation de l’environnement et le développement et la généralisation de la hiérarchisation temporelle. Le polythéisme naît dans les sociétés néolithiques, avec le remplacement de la figure environnementale ou animale animiste par des figures divines anthropomorphiques, cf. le stade égyptien intermédiaire aux figures zoocéphales. Il y a aussi une masculinisation de la sphère du divin au détriment de l’androgynie ou de la féminité, comme par exemple la condamnation des Astarté ou l’éviction d’Allat, pôle féminin du divin. Ensuite, l’unification politique, c’est-à-dire l’uniformisation sociale par un pouvoir, finit par se produire au nom d’une divinité exclusive omnipotente patriarcale, c’est à dire via le monothéisme, à la fois conclusion du processus d’impasse évolutive et mort de toute spiritualité réelle objectivée dans la vie réelle. Les religions monothéistes ne sont pas tournées vers la réalisation dans ce monde mais vers l’au-delà, c’est-à-dire vers la mort et pour le renoncement à la liberté.

12. Le Monde 2018/10/12 / Un tiers des substances chimiques les plus utilisées en Europe non conformes à la réglementation, https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/10/12/un-tiers-des-substances-chimiques-les-plus-utilisees-en-europe-pas-conformes-a-la-reglementation_5368179_1652666.html

13. Techniques Ingénieur / Reach : accès aux données de 15000 substances, https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/reach-donnees-substances-41699/ « Chaque année, l’Echa choisit un certain nombre de substances pour contrôler la conformité des dossiers d’enregistrement qui y sont liés. Pour établir son bilan d’activité d’évaluation 2016, l’Echa s’est concentrée sur les dossiers d’enregistrement présentant le plus gros potentiel de risques pour la santé ou l’environnement (production supérieure à 100t et un risque déjà suspecté). Il ressort que sur 184 vérifications, 168 dossiers présentaient des informations manquantes importantes. Soit un taux de 91%  de dossiers incomplets. Ce taux était de 85% en 2015. »

14. Science et Avenir / Le développement cérébral des enfants affecté par certains pesticides, 3/2/2016, https://www.sciencesetavenir.fr/sante/maladie-enfant/le-developpement-cerebral-des-enfants-affecte-par-certains-pesticides_102223

15. Oxford Academic / Effects of oxytocin administration on spirituality and emotional responses to meditation https://academic.oup.com/scan/article/11/10/1579/2413952

16. Wikipedia / Vasopressin, novembre 2018 https://en.wikipedia.org/wiki/Vasopressin#Human_studies
« Vasopressin has shown nootropic effects on pain perception and cognitive function.[38] Vasopressin also plays a role in autism, major depressive disorder, bipolar disorder, and schizophrenia.[39] »

17. Société de Neuroendocrinologie / La neurobiologie de l'attachement social, https://www.societe-neuroendocrinologie.fr/Breves/22-La-neurobiologie-de-l-attachement-social « L'ocytocine et la vasopressine sont deux neuropeptides hypothalamiques libérés dans le cerveau au moment de la parturition ou de l'accouplement. Ils sont impliqués dans la facilitation d'un attachement entre les parents et leurs jeunes, par exemple comme chez la brebis, ou encore entre partenaires sexuels dans des espèces monogames comme le campagnol. De tels liens ne s'établissent que dans des espèces chez lesquelles des récepteurs de ces neuropeptides sont fortement exprimés dans des structures dopaminergiques de récompense. Dans l'espèce humaine, des dysfonctions dans ces mêmes structures peuvent être associées avec l'autisme et, lorsque nous rencontrons des personnes que nous aimons, ces systèmes sont activés. »

18. Wikipedia / Milton Friedman, novembre 2018.

19. Wikipedia / Mandat impératif, novembre 2018.

20. Wikipedia / Fédéralisme intégral, novembre 2018.

21. Wikipedia / Histoire de l'Anarchisme, novembre 2018.

22. Le Monde 2012/07/26 / L'industrie du luxe affiche une croissance rutilante https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/07/26/lvmh-et-ppr-continuent-leur-insolente-croissance_1738931_3234.html

23. Wikipedia / Gaz à effet de serre : voir graphique Mesure du CO2 atmosphérique par l'observatoire de Mauna Loa à Hawaii, novembre 2018.

24. Max Stirner, L'Unique et sa propriété, 1844.

25. Wikipedia / Counterculture, novembre 2018 : « A counterculture (also written counter-culture) is a subculture whose values and norms of behavior differ substantially from those of mainstream society, often in opposition to mainstream cultural mores. »

26. Dmitry Orlov, The Five Stages of Collapse : Survivors' Toolkit, New Society Publishers, 2013, 288 p. (ISBN 978-0865717367)

27. Wikipedia / Bioaccumulation, novembre 2018.

28. Wikipedia / Polluant organique persistant, novembre 2018.

29. Wikipedia / Extinction de l'Holocène, novembre 2018.

30. Wikipedia / Assombrissement global, novembre 2018 : « L’assombrissement global ou obscurcissement planétaire est une réduction graduelle, depuis le début des années 1950, de l’intensité lumineuse de la lumière diurne qui atteint la surface terrestre. [...] La cause en serait l'augmentation du taux moyen d’aérosols dans l'atmosphère suite aux émissions de diverses particules liées :
aux incendies de forêt
aux transports motorisés : essence et gazole notamment, émissions contre lesquelles des filtres à particules ont été installés sur les véhicules diesel récents
au chauffage et plus généralement à la combustion de combustibles : bois, charbon, pétrole et de façon moindre gaz. »

31. Wikipedia / Régression et dégradation des sols, novembre 2018

32. Wikipedia / Eutrophisation, novembre 2018.

33. Wikipedia / Anoxie, novembre 2018.

34. Wikipedia / Pluie acide, novembre 2018.

35.  Une explosion du combustible nucléaire d'une seule centrale suffirait à provoquer la mort d'un rayon de plus de 300 km, sans parler d'une zone encore plus vaste où la vie normale serait gravement compromise, CF. Lettre du professeur Nesterenko à Wladimir Tchertkoff, Solange Fernex et Bella Belbéoch, janvier 2005 (à propos de la catastrophe Tchernobyl) :
« Si la masse en fusion perçait la dalle de béton sous le réacteur et pénétrait dans ces chambres de béton, il pouvait se créer des conditions favorables à une explosion atomique. Les 28-29 avril 1986 les collaborateurs du département de la physique des réacteurs de l’Institut de l’énergie atomique de l’Académie des sciences de Biélorussie ont fait des calculs qui montrèrent que 1300-1400 kg du mélange uranium+graphite+eau constituaient une masse critique et une explosion atomique d’une puissance de 3 à 5 Mégatonnes pouvait se produire (c’est une puissance 50 à 80 fois supérieure à la puissance de l’explosion d’Hiroshima). Une explosion d’une telle puissance pouvait provoquer des radiolésions massives des habitants dans un espace de 300-320 km de rayon (englobant la ville de Minsk) et toute l’Europe pouvait se trouver victime d’une forte contamination radioactive rendant la vie normale impossible. »
Or l'espacement entre les centrales nucléaires, dans de nombreuses régions d'Europe occidentale par ex., est inférieur à 300 km. Cela signifie un risque élevé de perte du contrôle par effet domino sur toutes ces centrales et, en conséquence, d'un embrasement nucléaire généralisé. Cela montre très bien que le risque nucléaire est très sous-estimé. Le second problème de la prolifération nucléaire civile ou militaire est dans le maintien de capacités suffisantes d'un très haut niveau technologique de maintenance malgré de prévisibles crises de la civilisation dite « moderne ». Un effet domino de perte de contrôle par accident des centrales de pays entiers pourrait-il à son tour déboucher sur un hiver nucléaire planétaire ? Un tel hiver serait aussi le cas si un conflit mondial se déclenchait impliquant l'usage des armements nucléaires. Un tel hiver planétaire artificiel, qu’il soit d’origine guerrière ou accidentelle, ruinerait par le froid, l'obscurité, les vents les plus violents et les retombées radioactives, durant quasiment une année entière, toute la vie des plantes et des animaux. CF Wikipedia / Hiver nucléaire, novembre 2018.

36. Wikipedia / Réchauffement climatique, novembre 2018.

37. Wikipedia / Runaway climate change, novembre 2018.

38. Wikipedia / Chronologie du futur lointain, novembre 2018 https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_du_futur_lointain

39. La Biosphère pourra bénéficier encore au minimum de 500 millions d'années au moins de conditions relativement comparables à celles de la vie passée. C'est plus que l'âge des premiers dinosaures et mammifères (225 Ma), des reptiles (320 Ma), des animaux terrestres (430 Ma) et des plantes terrestres elles-mêmes (470 Ma), voir Michel Joye, Terre L'hisoire de notre planète de sa naissance à sa disparition, Presses polythechniques et universitaires romandes. 500 voire 600 Ma est un temps vraiment suffisant pour que puisse émerger à nouveau au moins une nouvelle intelligence comparable à celle de l'Humanité si celle-ci disparaissait après avoir très gravement détruit la Biosphère actuelle.

vendredi 2 novembre 2018

Présentation générale et téléchargement de mes musiques gratuites

Liens de téléchargement

Voici ci-dessous les liens où vous trouverez l’ensemble des musiques que j’ai composées :

- au format MP3 (qualité moyenne mais écoute aisée sur tout appareil)
https://drive.google.com/drive/folders/1TfVmRJ2W1QESjPpPqxX5zjHKuqlgLVBF?usp=sharing ;

- au format OGG (qualité meilleure mais réservée généralement à l’ordinateur)
https://drive.google.com/drive/folders/19j-enR-7zJACaRcqEji9D6gvv76etfjA?usp=sharing
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Présentation


Les musiques expérimentales que je vous propose ont été réalisées à destination du public restreint et averti qui s'intéresse à ce genre de créations. Elles ont été faites pour la distraction et accessoirement pour l'étude et la connaissance de la variété des fondamentaux de la musique. Dans ce but, je les mets à disposition librement et sans contrepartie sous licence libre Creative Commons atribution. Ce sont des musiques électroniques, tantôt folklorisantes, tantôt futuristes, réalisées avec des logiciels libres et des sons disponibles gratuitement sur Internet, dans une démarche non commerciale. L’auteur est un artiste amateur désintéressé.

Dans ce blog, je commenterai notamment chacun des morceaux que je vous offre. Vous pourrez ainsi connaître mieux le pourquoi et le comment de ces fichiers et avoir le propos, l’intention, l’impression de l’auteur, y compris même lorsque, comme tout un chacun, il erre, corrige, voire peine à ses fins. Je ne prétends à aucune perfection et suis preneur de vos conseils avisés.


Inspiration et structures

En tendant plutôt à limiter la durée de mes morceaux tout en y introduisant des variations en quelque quantité, j'espère conférer à mes morceaux une variation intéressante et ménager peut-être ainsi le goût, l'intérêt ou l’intelligence de l'auditeur.

Comme mélomane, j’ai personnellement toujours affectionné entre autres les musiques folkloriques authentiques du monde, les musiques classiques orientales, l’improvisation orientale, ainsi que des musiques modernes ou technologiques rythmiquement riches ou originales. J'ai notamment étudié les rythmes et les gammes pentatoniques ou diatoniques du monde ainsi que la structure des musiques folkloriques occidentales ou encore la composition du raga indien. Comme musicien amateur, depuis des années, j’accorde une importance majeure à l’improvisation sur gamme diatonique à base pentatonique.

Pour la miusique électronique que je vous propose, ce sont là, à l’occasion, mes différentes « sources d’inspiration » ainsi qu’une expérience modeste qui tend au minimum d’érudition, celle même qui fournit la possibilité d’un minimum de « trucs » pour structurer ou arranger ces différents morceaux. J’aspirerais idéalement, à ce que ma musique soit au moins variée et qu'elle ré-emploie ou s’inspire des structures que le folklore a pu créer ici ou là dans le monde, voire découvre de nouvelles possibilités, que ce soit en terme de rythmes ou de gammes par exemple.

Enfin, un instrument de musique mène naturellement à une sorte de musique qui lui est particulière. Dès lors qu’on envisage un logiciel de musique électronique comme instrument, il possède naturellement cette faculté de tendre à un ensemble propre de musicalités dont il est bon de trouver le langage et d’éviter la facilité. Ainsi le musicien, amateur ou professionnel, peut-il explorer la musique en découvrant son instrument et en compensant ses défauts. Par exemple, le logiciel libre de boîte-à-rythme et de synthétiseur Hydrogen Drum Kits que j’utilise entre autres possède naturellement, par le caractère automatique de ses itérations et la multiplicité de ses sonorités, cette faculté qu'ont ce genre de logiciels de produire différentes sortes de musiques relativement nouvelles et qualifiées d’électroniques.

Interroger et employer les structures mêmes, voilà qui m’a toujours motivé dès mon enfance. Ce sont les bases structurales de mon approche (j’insiste sur le fait que la structure des choses est essentielle), mais cela ne se peut envisager aussi qu’au prix d’une certaine disponibilité de l'esprit aux choses différentes de l'ordinaire, une quelconque contemplation de ce qui nous est d’abord extérieur. Que folklore, instrument, improvisation, réceptivité, soient donc mes Muses, quand bien je ne sais pas où cela me mènera éventuellement. Puissé-je moi-même les servir.


Remerciements


Enfin je suis redevable de tous les bénévoles qui ont créé, maintenu, enrichi, les logiciels libres que j’utilise et que je trouve globalement bien faits et faciles d’utilisation. Il faut bien louer ici l’outil qui libère et inspire si aisément (en l’occurrence le système d’exploitation GNU-Linux ; les logiciels libres Audacity, Hydrogen Drum Kits… ) De même, mes compositions eussent été impossibles sans toutes les bibliothèques sonores et les kits d’instruments gratuitement disponibles sur Internet.

Bonne écoute !

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